Algérie

Ouargla


Ouargla
L'emploi et le chômage ont été au centre de l'intervention du candidat à la présidentielle.A orateur différent, public différent. Ouargla, restée sur le souvenir d'un départ en trombe et d'un cortège lapidé, dix jours plus tôt avec Abdelamalek Sellal, a réservé un autre visage à Abdelaziz Belaïd. Une salle remplie de supporters venus des wilayas de Ghardaïa, El Oued et Ouargla regroupés en un seul meeting populaire, organisation impeccable et discours succinct allant à l'essentiel. Abdelaziz Belaïd a attiré un public jeune, d'habitude hostile aux politiques. Il sera applaudi, sollicité, happé jusqu'à la sortie de la salle de spectacles de la maison de la culture Moufdi Zakaria, où des femmes, des hommes et beaucoup de jeunes lui ont témoigné de la sympathie.Refonte de la formation universitaire et professionnelleL'inévitable thématique du chômage et de l'emploi a suscité une réaction du candidat à la présidentielle, qui estime qu'«il ne faut pas mettre la charrue avant les b?ufs et que la lacune concerne avant tout la formation qui reste inadaptée à la réalité économique de la région». Et là, M. Belaïd propose une refonte de la formation universitaire et professionnelle «Il faut absolument que l'université de Ouargla soit axée sur les branches industrielles, l'agriculture et les technologies de pointe.» M. Belaïd affirme que son équipe a «recensé pas moins de 18 domaines de formation professionnelle ouvrant des possibilités d'embauche directe qui sont inexistants à Ouargla et dans les zones pétrolières.» Le candidat s'est également engagé à inclure une clause de formation d'un nombre défini de jeunes dans les cahiers des charges : «Les entreprises nationales et multinationales activant dans les hydrocarbures auront de 6 à 12 mois pour peaufiner leurs plans de formation, elles devront se conformer à nos conditions.»Morale et éthique politiquesM. Belaïd a ensuite recentré son discours sur la moralisation de la vie politique, estimant que «tout n'est pas permis durant la campagne électorale et ceux qui estiment que les coups bas et les mensonges sont de mise ont tort.» Pour l'orateur, il y a un réel souci de rétablir la confiance et la sincérité dans la sphère politique : «A l'image de l'Algérie, Ouargla a tous les atouts pour réussir : la richesse, la ressource humaine et, comme l'Algérie, ce qui manque à Ouargla ce sont de bons gestionnaires.» Abdelaziz Belaïd estime que le pays «s'est doté de mauvais gestionnaires des moyens et deniers publics.» Il ne s'étonne presque pas de constater que le poumon économique du pays manque de tout, «jusqu'au moindre lieu de détente et de loisirs ; quant au reste, il y a beaucoup à dire.»Agriculture, secteur aux objectifs flousMême constat amer pour le secteur agricole avec une stratégie aux contours et objectifs flous, comme c'est le cas pour l'industrie, constate M. Belaïd, qui s'engage à faire de l'intensification des cultures stratégiques, telles que la céréaliculture, le fer de lance de sa politique agricole, s'engageant à renouveler des success stories comme celle de la ferme pilote algéro-américaine de Gassi Touil, tombée en désuétude depuis le départ des experts américains. Promesses de campagne, engagements de candidats, et M. Belaïd dit qu'il veut se démarquer de ceux qui promettent des choses impossibles à réaliser, au risque de passer pour des menteurs. A. Sellal par exemple ' Qu'à cela ne tienne. Des médecins généralistes au lieu des CHU. Le Dr Belaïd estime qu'avant de lancer des CHU dans le sud du pays, «il faut d'abord privilégier les structures de proximité et renforcer la présence permanente de médecins généralistes dans les coins les plus reculés du Sahara.»Pour ce qui est des soins spécialisés, «il faut surtout des épidémiologistes, des cardiologues et des obstétriciens avant d'aller progressivement vers une faculté de médecine qui aura de l'avenir», pense M. Belaïd, qui dénonce au passage l'incompétence régnant à tous les niveaux de l'administration, basée, dit-il, «sur le tribalisme primitif, le régionalisme restrictif et l'achat de postes». Avant de quitter Ouargla pour Biskra, où il animera demain un meeting régional, M. Belaïd ne manquera pas d'appeler les jeunes à opter pour du sang frais, «la ressource humaine est la vraie richesse de l'Algérie, sa jeunesse ne doit plus être poussée au désespoir.» Et à l'intention d'un groupe de jeunes : «On me dit qu'à 50 ans je suis encore trop jeune et qu'il faut que j'attende 2018 pour devenir Président ; à 60 ans il faut prendre sa retraite alors que chez nous on veut devenir Président à 70 ans.»


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