Algérie

Où y a-t-il campagne électorale ?


Lescompétiteurs pour le scrutin du 29 novembre ont bouclé leur première semaine decampagne électorale. Mais un regard étranger serait bien en peine pour seconvaincre que se déroule effectivement dans notre pays un évènement de cettesorte.Toutce qui, extérieurement, atteste qu'une compétition électorale est en cours, cesont des pans de murs et autres supports publicitaires sur lesquels les partisont collé les affiches reproduisant liste par liste les photos de leurscandidats. Un exercice auquel ils ont d'ailleurs chichement recouru,comparativement aux campagnes précédentes. Les uns, semble-t-il, faute deressources financières, d'autres, plus trivialement, pour ne pas donnerl'occasion à la féroce ironie populaire de s'exercer à leurs dépens. Au final,pour s'apercevoir qu'il y a un semblant d'agitation électorale, il faut fairel'effort d'aller dans les parages où ces partis ont leur siège ou unepermanence électorale.Lesformations en course donnent l'impression d'avoir pris acte de l'indifférencepopulaire à l'égard de leurs gesticulations électorales et se sont ainsiastreintes à un «service minimum» au cours de cette campagne. Certaines tententde stimuler l'intérêt populaire en mettant à contribution leurs chefs de filevedettes qui sont programmés pour animer toute une série de meetings. Ceuxtenus au cours de cette première semaine par ces «ténors» n'ont guère drainéles foules et, leur couverture par la télévision aidant, tout juste donnél'illusion qu'il se passe quelque chose électoralement parlant dans le pays.Lamollesse de l'engagement des partis dans cette joute électorale n'a pas échappéà l'attention des pouvoirs publics, qui ne se sont pas fait faute de stigmatiserleur comportement, qualifié de «manque d'empressement» par le directeur deslibertés au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, MohamedTalbi.Lamontée au filet de ce cadre du département ministériel de l'Intérieur estrévélateur de l'appréhension qu'ont les autorités d'une réédition du «fiascoélectoral» essuyé à l'occasion des législatives. Une probable perspective dontelles se dédouanent par avance en l'imputant à ces partis «incapables desensibiliser et de mobiliser les citoyens autour de leur programme électoral».  Ces partis ont encore une semaine pour sortirla campagne électorale de son ambiance léthargique, en s'y impliquantrésolument et avec plus de conviction que celle dont ils ont fait montre lapremière semaine. Faire du travail de proximité, comme l'ont assuré la plupartd'entre eux, ne se résume pas à s'organiser des contacts formatés et frileuxavec les citoyens. Il faut à ces partis le courage d'aller au devant descitoyens non pas en démarcheurs de voix électorales uniquement, mais en acteurspolitiques assumant leur credo partisan, tout en ayant l'humilité d'accepterque leurs erreurs et insuffisances leur soient reprochées. Cettesituation où les citoyens se sont détournés des partis est dangereuse pour le fragileprocessus démocratique. Il ne peut en effet s'instaurer de démocratie sansmultipartisme, et donc de partis qui dans ce système doivent êtred'authentiques porte-parole de la souveraineté populaire.
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