Algérie

Où va-t-on comme ça '


Où va-t-on comme ça '
Cette année 2016 restera comme une épine au travers de la gorge des consommateurs. Nous sommes aux portes de l'incompréhension conduisant à la sécheresse de l'esprit, où l'indulgence ne trouve nul équilibre face au désordre ambiant dans cette capitale aux apparences désertiques.On aurait dit qu'à part la population résidente musulmane, nul autre adepte d'autres confessions n'y habite. Coïncidant avec les cérémonies de la double fête de la jeunesse et de l'indépendance, l'Aïd El-Fitr a imprimé un climat collectif lugubre, du moins à Alger, qui s'est limité au rituel des embrassades, des v?ux pieux et des visites à la famille. La fête de l'indépendance et de la jeunesse aurait en principe fait rayonner Alger aux sons des orchestres, des youyous stridents et des déhanchements de ses jeunes, cependant, nous avons eu droit à une plate commémoration, même pour les enfants qui ont revêtu leurs plus belles parures vestimentaires qui n'avaient où aller pour faire éclater leurs énergies. Tous les commerces, pour ne pas déroger à la tradition, étaient clos. Le lendemain, à l'exception de quelques épiceries, boulangeries et cafés qui se comptaient sur les doigts d'une seule main, Alger n'offrait que l'aspect d'une cité fantôme faite pour des Algérois désabusés, n'ayant rien pour meubler le vide spatial et que de la patience pour contenir leur malvie. Meubler le temps perdu n'est donc pas une mince affaire en l'absence de loisirs, de kermesses, de théâtres, de cinémas, de restaurants, de terrasses, de manèges, d'artistes égayant les avenues et les rues. Pour les Algérois, il ne restait donc que les interminables allers et venues, les artifices du téléphone portable, le confinement chez soi et les critiques envers un cadre de vie invivable. Cet Aïd 2016 a la particularité de venir dans le prolongement du mois de Ramadhan qui s'est illustré par une hausse des prix des produits de consommation courante. La population a été prise en otage par des commerçants malhonnêtes. Certains produits ont pris l'ascenseur en s'étant multipliés par 400%. Les ménagères habituées tous les ans à cette inflation circonstancielle ne pouvaient faire autrement que de se laisser détrousser. Mais là où le bât blesse, c'est que les auteurs de ces spéculations à grande échelle trouvent cela conforme aux lois commerciales. La déontologie musulmane enseigne pourtant le contraire, c'est en bons musulmans qu'ils iront faire leurs dévotions dans les mosquées comme si de rien n'était. Les imams n'évoquent guère cette pratique coupable, pourtant le Saint Coran est largement explicite dans plusieurs sourates, notamment la sourate «El-Mayda», chapitre 62, instruisant les musulmans : «Et tu verras beaucoup d'entre eux se précipiter vers le péché et l'iniquité, et manger des gains illicites. Comme est donc mauvais ce qu'ils ?uvrent.» Quand on pense que le Mali, le Burkina Faso et d'autres pays musulmans procèdent de façon automatique durant le mois de jeûne à des baisses de prix des produits alimentaires et vestimentaires, nous sommes en droit de nous demander, où va-t-on comme ça '
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