Le recule est
Censé donner de la visibilité. Mais les résultats officiels de l'élection
tunisienne tardent à être annoncés, par l'instance en charge du dossier.
En-Nahdha, parti sans lequel s'est faite la révolte du jasmin, a
raflé la mise,selon les résultats préliminaires. Ses
élus auront la mainmise sur les futurs débats de l'Assemblée constituante. Que
feront-ils, alors, des acquis du soulèvement populaire, et où conduiront-ils
les tunisiens et la Tunisie
?
La victoire du
pari islamiste tunisien En-Nahdha, n'a surpris que
ceux et celles, qui croient que la démocratie, se résume
à avoir une constitution et organiser des élections. Beaucoup de régimes
s'appuient sur ce leurre pour valider et asseoir des démoctatures
ou bien démocrature, selon des néologismes, qui se
sont imposés. Les libertés dans leur vaste spectre sont garanties, mais dans
les textes seulement, les institutions constitutionnelles, législatives,
exécutives et judiciaires, ne sont là que pour garantir les privilèges des
gouvernants. Les médias, quant à eux, ils ne sont que les portes voix des démoctateurs.
La Tunisie fut l'un des premier pays arabe
et musulman, à abolir l'esclavage, entre 1842 et 1846, malgré l'opposition de
certains chefs religieux, et à se doter de la première constitution moderne,
dans le monde arabe, et cela dès 1861, composée de 114 articles. Certains
articles de cette constitution, sont d'une actualité frappante, puisque
l'article 86 dispose, que :«tous les sujets du royaume tunisien, à quelque
religion qu'ils appartiennent, ont droit à une sécurité complète quant à leur
personne, leurs biens et leur honneur ainsi qu'il est dit à l'article premier
du Pacte fondamental». Et l'article 88 d'enchaîner ceci: «Tous les sujets du
royaume, à quelque religion qu'ils appartiennent, sont égaux devant la loi,
dont les dispositions sont applicables à tous indistinctement, sans avoir égard
ni à leur rang, ni à leur position». Et enfin l'article 105, qui énonce : «une
liberté complète est assurée à tous les étrangers établis dans les Etats
tunisiens quant à l'exercice de leurs cultes». Et on en est en 2011, à nous
interroger, si En-Nahdha appliquera ou pas la Chari ‘a ?
Par ailleurs, est
ce que l'existence de cette loi fondamentale beylicale, avait empêché les Beys Husseynides de Tunis -et son promoteur en premier, Saddok Bey- qui gouvernèrent le pays de 1705 jusqu'au 25
juillet 1957, date de la déclaration de la république tunisienne.
De mater
férocement toutes les révoltes des tribus soumises aux impôts ruinants, et récalcitrante au payement, par l'envoi d'une
m'halla, la colonne armée, deux fois par an, pour
lever l'impôt et éventuellement rendre la justice. Et tant que l'impôt n'était
payé sonnant et trébuchant, la colonne demeurait à demeure, à la charge de la
tribu, hommes et montures. La
Tunisie fut également,l'un premier
pays arabe à se doter d'un syndicat autonome des travailleurs manuels et
intellectuels ainsi que des retraités, puisque l'UGTT,
fut fondée le 20 janvier 1946 par Farhat Hached, dix avant l'UGTA, qui
elle, naquit le 24 février 1956, soit dix ans après. Et Habib Bourguiba, à la
suite des Beys, dont l'épitaphe gravée sur la porte du mausolée où se trouve sa
tombe à Monastir, le qualifie ainsi, «Le combattant suprême », « Le bâtisseur
de la Tunisie
nouvelle» et «Le libérateur de la femme ».Si cela est vérifiable, les résultats
peuvent être nuancés. Bourguiba élimina tous ses concurrents politiques,
supposés ou bien avérés et gouverna seule la Tunisie de 1957 à 1987. Il n'a pas hésité dit-on,
à faire assassiner son compagnon de lutte de libération, et secrétaire générale
de Néo Destour, lors de l'exile de Bourguiba. Il fit
abattre Salah Ben Youssef, dans un hôtel à Francfort sur main en Allemagne. Ce
dernier lui reprochait entre autre de pratiquer à l'égard de la révolution
algérienne une politique de reniement et de trahison. Bourguiba, ne fut-il pas
classé parmi les dictateurs éclairés de son temps ?
Et enfin, Zine El Abidine Ben Ali, qui dans
la déclaration du 7 novembre 1987, date du coup d'Etat médical contre
Bourguiba, affirmait : « L'époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni
présidence à vie, ni succession automatique à la tête de l'État desquelles le
peuple se trouve exclu. Et d'ajouter, Nous veillerons à la bonne application de
la loi de manière à bannir toute iniquité et injustice. Nous agirons en vue de
restaurer le prestige de l'État et de mettre fin au chaos et au laxisme. Point
de favoritisme et d'indifférence face à la dilapidation du bien public''. Pour
faire court, parce que c'est de l'histoire récente, le lecteur de cette
chronique, peut y accéder en cliquant sur la toile. Mais Ben Ali, n'a-t-il pas
fait tout le contraire, jusqu'au moindre détail, de tout ce qu'il avait promis
? Ecoutant à toute fin utile, Kamel El Taïef, qu'on disait
faiseur de rois à Tunis, jusqu'à l'annonce des résultats préliminaires de
l'élection à la constituante le 25 Octobre 2011.
C'est lui qui
fera revenir de l'ambassade de Tunisie en Pologne, ce froid éloignement
diplomatique dans lequel avait été confiné Ben Ali. Il en fera le directeur
général de la sécurité de Tunisie, avant d'en faire ministre de l'intérieur,
puis premier ministre, par son entremise et ses entrées au palais de Carthage
et son riche carnet d'adresse, ce qui lui facilité la prise du pouvoir, comme
on cueille un fruit mûr. Cet homme qui dit-on murmurait à l'oreille de tous les
grands, prit ses distances d'avec Ben Ali, dès que son régime déclara la chasse
au sorcière aux islamistes, s'attaqua à la ligue tunisienne des droits de
l'homme, fit main basse sur la société civile en promulguant une loi sur les associations,
liberticide. Et qui érigea sa gouvernance sur la violence policière et enfin
bâillonna la presse. C'est ce qu'affirme El Taïef
dans une interview parue, dans le numéro 2 du nouveau mensuel tunisien,
Leaders, de juillet 2011.
Kamel dira que la dérive s'accélérera avec le deuxième mariage de
Ben Ali, avec Leila Trabelsi, qu'il dit avoir
rencontrée, une seule et unique fois. C'était au début des années 80, lorsque
rendant visite au P D G du groupe El Bouniane, avenue
de Carthage, dont elle était la secrétaire, elle lui avait servi le café, mais
déjà disait-il, il s'avait tout d'elle. Ce fut alors, l'instauration de sa
dictature mafieuse, livrant le pays à son clan, vorace, prédateur et instable.
Aveuglé par ses amours, ivre de son pouvoir absolu, envouté
par l'accumulation de richesse pillées et étourdi par les flagorneries de son
entourage, Ben Ali, n'écoutait plus ses amis. Pour finir il affirme avoir mis
en garde le président, les yeux dans les yeux. Même s'il le payera cher plus
tard, quand il fut condamné fallacieusement à un an de prison le 4 novembre
2001. Il fut néanmoins libéré sous la pression internationale dix jours plus
tard.
Alors où pourrait
aller la Tunisie
sous l'interaction des nouvelles forces qui sont appelées à gouverner transitoirement
le pays, et à lui concocter la constitution de la nouvelle république, avec à
leur tête les islamistes d'En-Nahdha. Ce parti
vainqueur des élections à l'assemblée constituante à remporté 90 sièges sur les
217, il ne possède donc la majorité absolue, c'est-à-dire, 109 sièges. Il devra
donc composer avec d'autres formations politiques. Et selon le spectre des élus
que donnent les résultats, il ne pourra le faire qu'avec des partis, dits
idéologiquement libéraux.
À savoir le
Congrès Pour la République de Moncef Marzouki, troisième président de la ligue tunisienne des
droits de l'homme 1989/1994, il avait alors remplacé, le regretté Mohamed Charfi, qui fit beaucoup pour réformer le système scolaire
en tant que ministre de l'enseignement. Qui occupera 30 sièges.
Le Parti
Démocratique et progressiste d'Ahmed Najib Echabbi, qui a remporté 17 sièges, et aussi avec Ettakatol, le Forum démocratique pour le travail et les
libertés en Tunisie, de Mustapha Ben Jaafar, qui
convoite lui avec ses 21 sièges le poste de président de la république. Dans
son programme de campagne, ce parti proposait, pour la future Tunisie : un
régime présidentiel, avec un président élu pour un mandat de cinq ans
renouvelable une fois, et qui n'exercera pas le pouvoir exécutif mais jouera un
rôle d'arbitre.
Et le fait
d'avoir annoncé très tôt son intention d'être président de la république, ce
dernier signifie à En-Nahdha, qu'il serait prêt à
beaucoup de concessions. Ceci étant il faudrait aussi dire, qu'En-Nahdha, n'est pas un bloc monolithique, comme semblent
l'appréhender l'opinion publique, et certains faiseurs d'opinions. Lui-même, et
ses communicants font tout, pour ancrer cette pénétration. C'est un parti
traversé par plusieurs courants islamistes d'un large éventail. Il connaît en
son sein, des luttes idéologiques, des rivalités de leadership, des conflits citadins-ruraux, et des antagonismes régionaux. D'ailleurs l'un des fondateurs initiaux de ce
courant, Abdelfateh Mourou,
créateur du Mouvement de la Tendance Islamique, (M T I), l'ancêtre d'En-Nahdha, avait fait liste à part lors des élections de 23
octobre 2011, baptisée, Tariq Essalama,
qui finalement, n'a remporté aucun siège. L'islamisme en Tunisie est comme
partout dans le monde, hétérogène et nébuleux. Les islamistes tunisiens n'ont
pas participé aux révoltes et aux soulèvements qui ont fait fuir Ben Ali. Son
leader entretenait à partir de Londres des relations avec les services
tunisiens du président fuyard. Cet épisode sera un jour dévoilé, par d'autres
tunisiens, concurrents politiques, dans l'enceinte même de l'assemblée
constituante. Ce mouvement reçoit aussi beaucoup d'argent de l'extérieur,
notamment des monarchies du Golfe et à leur tête, l'Arabie Saoudite. Cette
manne avait d'ailleurs largement servi à financer sa campagne électorale.
Ses militants
servirent des sacs de semoule, des bidons d'huile, des moutons pour l'Aïd. Et
remirent de l'argent liquide, comme aide financière aux jeunes mariés, pour
gagner à leur cause, des voix. Cette technique, d'achat de voix, a aussi été
utilisée, par une autre liste du courant islamiste, d'une tendance plus
accommodante, la
Pétion Populaire, Al-Aridha Ech-Chaabia, de Hachemi Hamdi propriétaire de la chaîne satellitaire, Al Moustaqila, dont le siège est à Londres, qui disait en 1983
: «nous, en Tunisie, nous ne prétendons pas avoir un programme islamique. Ce
programme, je le dis sans gène, est à élaborer». Ce leader s'il en est, n'était
venu une seule fois en Tunisie, durant toute la campagne électorale, mais sa
liste a remporté 19 sièges, ce qui interpelle fortement. A cause de cela
d'ailleurs, six de ses listes ont été invalidées par l'Instance Supérieure
Indépendante pour les Elections. Cinq pour financement privé de la campagne, et
la sixième -France II- parce que le candidat tête de liste, avait occupé des
responsabilités dans les structures du R C D, de Ben Ali. En conséquence, il a
lui-même demandé à partir de Londres à tous les élus de sa liste de se retirer
et de ne par participer à l'assemblée constituante, avant de se rétracter,
toujours à partir de Londres, et de demander pardon à ceux d'En-Nahdha. Le parti En-Nahda,
avait dans sa récente histoire utilisée la violence.
Il traîne
l'affaire, de Bab Souika,
quand ses militants avaient incendié le local de la cellule du parti au
pouvoir, le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, et où il y avait eu un
mort, en mars 1991. Et porte également l'entière responsabilité dans l'affaire
du vitriolage de l'imam, d'El-Kram dans la banlieue
Nord de Tunis, qui selon ses détracteurs vitrioleurs, insultait régulièrement,
dans ses prêches les islamistes. Le vote des tunisiens en faveur des listes Nahdhaouies, n'est pas idéologique. C'est un vote contre
les frasques de Ben Ali et de sa famille, contre la régente de Carthage Leila Trabelsi et de toute sa famille, contre une prétendue
modernité, qui n'était au final, que corruption, népotisme, injustices, dérives
et pratiques mafieuses.
Contre toutes les
dépravations, les turpitudes et tous les vices, qui avaient avilis la vie
tunisienne, du palais de Carthage au plus infime recoin de la république. En-Nahdha n'a remporté qu'une victoire électorale, sans
plus. Si certains analystes et pas des moindres, voient l'avènement d'un projet
de société,islamiste en Tunisie,inspiré du modèle turc, wahhabite ou autre, par
la venue aux commandes du pays,des islamistes. Ils ont trop tôt vite fait
d'emballer le sujet. La prégnance de l'Islam religion en Tunisie est
culturelle. Et les gens de ce pays, n'ont pas attendu Ghannouchi
et consorts pour apporter des réponses à des questions, qui dans tous les pays
musulmans, demeurent du domaine de l'impensable, selon le concept développé feu
Mohamed Arkoun, pour dépasser les clôtures
dogmatiques, imposées par les religieux et les politiques.
Le pays, n'a pas connu
à l'instar de l'Algérie, l'arrivée d'un tout venant de prétendus enseignants
arrivés de tout le moyen orient, avec les contenus de leurs cadres
référentiels, qui n'avaient à voir avec le notre, et qui même parfois étaient
contradictoires. Des comportements, des agissements, des conduites, des
expressions, des attitudes, et des psychologies, dont les effets d'entraînement
ont été ravageurs, au point, où depuis cette époque, nous doutons de notre
identité. Que ni la colonisation de peuplement de l'Algérie, ni la perfidie des
services psychologiques de l'armée colonialiste française, n'avaient pu
ébranler l'affirmation. Notre jeunesse entretient une relation
conflictuelle, avec son pays, elle conteste et soupçonne son appartenance, elle
le manifeste par la violence. Ce qui n'est pas de la Tunisie, où en 1929 déjà
paraissait à Tunis un livre, intitulé : Notre femme, la législation islamique
et la société, écrit par un contemporain du grand poète tunisien, auteur de
l'hymne national de son pays, qui mourut à 25 ans, l'âge de tous les rêves, Aboulkacem Echabbi, et comme lui
mort jeune, à l'âge de 36 ans. Tahar Haddad, penseur, syndicaliste et homme
politique tunisien, que les éditions Anep, avaient eu
l'heureuse initiative de rééditer en 2005, en Algérie. L'auteur traitant de
polygamie, disait : « la polygamie ne pourrait à mon sens être considérée comme
une institution ayant une base dogmatique dans la religion musulmane.
Personnellement, je n'ai relevé aucune indication la confirmant. Cette pratique
provient des mÅ“urs de la société antéislamique et la religion nouvelle l'a
combattue avec sa méthode progressive». C'était sur ces idées là, et d'autres
développées par ce penseur, que Bourguiba s'était fondé pour justifier
l'abolition de la polygamie lors de la promulgation du code du statut
personnel, la Majala, le 17 Août 1956. Dans cet
ouvrage, Tahar Haddad, rapporte aussi de nombreux témoignages relatifs à la
condition de la femme et aux problèmes du mariage, de fouqaha
tunisiens de son époque.
Je citerais parmi
eux, à titre illustratif et non exhaustif, Abdelaziz Jaït,
moufti du rite malékite au tribunal religieux du Diwan de Tunis, et père de Hichem
Djaïet, l'historien et islamologue, professeur
émérite à l'Université de Tunis et professeur visiteur à l'Université McGill (Montréal), à Berkeley (Californie), et au Collège
de France et Tahar Ben Achour, premier moufti du rite malékite de Tunisie , grand père de Yadh Ben Achour, juriste et doyen
de la faculté de droit de Tunis, mais surtout, président de la Haute Instante pour
la Réalisation
des Objectifs de la
Révolution, de la Réforme politique et de la Transition
Démocratique. Comme quoi, le pays du jasmin n'a pas attendu
les islamistes d'En-Nahdha, historiquement en retard
d'une révolution, pour vivre, paisiblement son islam… Par ailleurs comme je le
mentionnais, il y a deux semaines dans ces mêmes colonnes, la culture politique
tunisienne fut nourrie historiquement de principes et de fondements politiques
très marqués par les luttes et le militantisme syndicaux.
C'est une culture
militante ancrée à gauche. D'ailleurs il est regrettable, que ceux qui avaient
pensée la structure de l'assemblée constituante, n'aient pas réservé d'office
des sièges à certaines organisations et corporation, et mon propos concerne
ici, l'UGTT, l'ordre des avocats tunisiens, qui
furent le fer de lance de la révolte couronnée le 14 janvier par la fuite de
Ben Ali. Mais aussi des penseurs, des philosophes, des anthropologues et des
sociologues, tunisiens de références mondiales, il en existe. Parce que, comme,
dit au début de cette chronique, il ne suffit uniquement pas d'organiser des
élections pour asseoir une démocratie. L'effet inverse, s'est justement produit en
Tunisie, puisqu'une liste, Pétition Populaire, inconnue au bataillon et
téléguidée à distance, par Hachemi Hamdi, à partir des studios de sa chaîne satellitaire Al-Moustakila, basée à Londres, a remporté 19 siège, alors
d'autres partis, structurés et activant depuis longtemps, ont raté le coche. Et
une constitution c'est aussi, une ou des philosophies.
En Tunisie, En-Nahda, le 23 octobre 2011, n'a gagné qu'une élection. Et
elle en perdra prochainement beaucoup d'autres. Mais le plus dur reste à venir,
avec ou bien sans l'application de la Charia.
Là n'est pas le
sujet, ni l'avenir de la
Tunis. Bien avant l'émergence d'un courant de pensées,
faisant de l'Islam religion, une politique, la constitution tunisienne de 1959,
qui sera remplacée par celle qu'élaborera la nouvelle assemblée constituante,
et dans laquelle En-Nahdha occupe 90 sièges sur 217,
affirmait déjà, dans son article premier que :« la Tunisie est un Etat libre,
indépendant et souverain ; sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son
régime la république ». Et sans gloser sur la pertinence de savoir si la locution
« sa religion », concerne l'Etat ou bien la Tunisie, que pourrait apporter de nouveau, le
poids des islamistes constituants, à la place qu'occupe l'islam en terre
tunisienne, et chez les tunisiens ? La question serait plutôt, celle là. Que
feront les vainqueurs de ces élections -qui se seraient, dit-on, déroulée selon
les canons de la plus orthodoxe des manières du suffrage honnête et
transparent- de la jeune démocratie tunisienne, conquise après tant d'années de
dictature, d'absolutisme, de despotisme, de souffrances, de frustrations,
d'injustices, et du sang des sacrifices de la révolte de l'hiver 2011 ? La
majorité des tunisiens, certains intellectuels y compris, disent qu'En-Nahdha, ne pourra pas trahir ses engagements pris devant
le peuple, le monde et l'Histoire. C'est une réaction culturellement
tunisienne, alors que l'islamisme politique, est né ailleurs, hors du Maghreb.
Il est culturellement autre. Et même si, Ghannouchi
déclare son attractivité pour le modèle turc instauré par le parti islamiste
A.K.P. Il est édifiant, d'informer le lecteur, que la Turquie détient à l'heure
de la rédaction de cette chronique le record du monde, et quel record ! Celui
du plus grand nombre de journalistes emprisonnés. Ils sont 70 à l'être. Alors,
où va la Tunisie
? Ai-je répondu à ma question de présentation ? J'ai humblement fait cet
emprunt à un de mes illustres compatriotes, qui s'interrogeait : Où va
l'Algérie, sous une autre conjoncture, bien sur. Avait alors répondu ? Je
voulais, ce faisait aussi, saluer, les combats, la perspicacité et la mémoire
de Mohamed Boudiaf.
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Posté Le : 03/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Leklek
Source : www.lequotidien-oran.com