Où va l'Egypte '

La situation s'aggrave au pays des Pharaons depuis l'assaut donné hier par les forces de sécurité pour déloger les partisans du président déchu des deux places publiques qu'ils occupaient depuis plus d'un mois.Une situation qui amène les autorités politiques à décréter l'état d'urgence pour un mois à travers tout le pays, pour tenter de rétablir l'ordre et d'empêcher la propagation des actes de violence. Mais rien n'indique que le problème va se résoudre sitôt, maintenant que des factions entières de la confrérie des Frères musulmans, aidés en cela par les cellules dormantes de l'ancienne «Gamaa islamiyya» ont basculé dans la violence, et que des groupes armés bien entraînés se sont constitués depuis longtemps dans la région du Sinaï et ciblent quasi quotidiennement des patrouilles de l'armée et différents corps de sécurité égyptiens. L'enjeu pour le nouveau pouvoir en Egypte, issu du redressement du 3 juillet, est aujourd'hui d'éviter un glissement fatal vers la guerre civile ' scénario redouté par les politiques -, en endiguant la violence et en restaurant le processus démocratique dans les plus brefs délais, en application de la «feuille de route» proposée par l'armée. Pour y parvenir, tous les efforts de la classe politique égyptienne doivent se conjuguer pour mettre en place de nouvelles institutions légitimes à travers des élections libres et transparentes. Le pouvoir en place en a les moyens ; il a déjà la légitimité populaire.