Algérie

«Où va l'Algérie '»



«Où va l'Algérie '»
Week-end mouvementé pour la presse indépendante. L'affaire de la chaîne de télévision KBC, dont le responsable de la production a été entendu comme témoin par la justice, rebondit avec la convocation, jeudi, par la gendarmerie, de plusieurs autres responsables. El Watan, qui devait entamer dans la joie une nouvelle ère de son existence avec l'inauguration de son nouveau siège construit au prix de lourds sacrifices, a vu sa fête gâchée par la décision ? dont on ignore l'origine et le motif exact ? de refuser l'accès à son personnel, hier, après qu'il eut passé toute la nuit de mercredi à jeudi à faire le déménagement.Aucune notification écrite n'a été remise à la direction du journal sur cette interdiction d'exploitation du nouveau siège d'El Watan. Rien ne justifiait l'ampleur prise par cette affaire et le déploiement impressionnant du dispositif policier autour du bâtiment dans la nuit de jeudi à vendredi.Si l'administration avait quelque réserve que ce soit sur ce projet, pourquoi n'a-t-on pas privilégié le recours aux voies légales en notifiant à la direction d'El Watan la nature du litige ? si litige il y a ? et cela avant l'occupation de ses nouveaux locaux ' Gageons que cette affaire ne déborde pas de son cadre administratif et procédurier. Le collectif et les responsables d'El Watan demeurent malgré tout sereins et confiants quant à la levée de l'interdiction d'exploitation du nouveau siège du journal.Mais lorsque l'on décrypte l'entretien accordé au site électronique algerie-patriotique par le général-major à la retraite Khaled Nezzar, dans lequel il met en garde contre les graves périls qui menacent la stabilité intérieure du pays avec les velléités putschistes prêtées au chef d'état-major, il y a de quoi être pessimiste et inquiet. Non seulement pour l'avenir de la presse indépendante et les libertés dans le pays, mais aussi, plus globalement, pour la construction de la démocratie et l'instauration de l'Etat civil dont on avait hâtivement salué l'avènement avec l'adoption de la Constitution révisée. L'inquiétude est d'autant plus grande que la saillie émane d'un ancien chef militaire qui sait de quoi il parle et qui pèse toujours sur l'échiquier des forces qui structurent le pouvoir.La sortie de Khaled Nezzar s'apparente clairement à un appel à la mobilisation des forces agissantes et patriotiques du pays à bâtir un front républicain de salut national, de sauvegarde des libertés, dont celle des militaires à la retraite d'exercer leur droit à la citoyenneté et à la participation à la vie nationale dénonçant vigoureusement le projet de loi «liberticide» sur l'obligation de réserve.La compétition politique et électorale, le pluralisme médiatique, la liberté de la presse, des syndicats, celle d'entreprendre, le pouvoir civil, la démocratie à l'intérieur du Parlement ne sont que des coquilles vides lorsque ces principes, que nos diplomates vantent dans les forums internationaux et auprès de nos partenaires étrangers, sont quotidiennement et outrageusement bafoués. A la confusion politique s'ajoute une grave crise économique et financière qui plane sur le pays menaçant la cohésion sociale. «Où va l'Algérie '» Le cri du c?ur de feu Mohamed Boudiaf est toujours d'actualité.


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