Mohamed RahmaniUne fois de plus, le complexe sidérurgique est dans la tourmente, et la situation actuelle n'augure rien de bon pour les jours qui viennent. De sombres perspectives attendent ArcelorMittal Annaba si les autorités n'interviennent pas pour «redresser la barre» et sortir le complexe industriel de cette nouvelle crise. En effet, le pacte de stabilité sociale signé au mois de février passé a volé en éclats du fait de troubles qui continuent à secouer l'usine et cela pourrait dégénérer dans les tout prochains jours. Les dossiers de corruption, de détournements, de vols et de non-respect de la réglementation portant sur la passation des marchés révélés par le syndicat d'entreprise ont donné lieu à des manipulations, des accusations, de fausses déclarations, des dénonciations sans fondements et bien sûr une grande part de vérité. La justice s'était emparée du dossier et à la fin du mois de mai passé 42 personnes avaient comparu devant le juge pour plusieurs chefs d'accusation dont 9 avaient été placées sous mandat de dépôt.Suite à cela, la tension était montée d'un cran à l'intérieur de l'usine où certains n'avaient pas apprécié cette façon de faire du syndicat. Le bureau syndical, qui n'acceptait aucune intervention ou interférence dans ses affaires, avait rejeté l'intervention de l'Union de wilaya Ugta, instance hiérarchique directe, malgré la dérogation accordée par la Centrale syndicale qui avait pris sous son aile le syndicat en question. Selon les responsables au niveau de l'Union de wilaya, le secrétaire général du syndicat d'entreprise veut créer des troubles à l'intérieur de l'usine en cette conjoncture particulière que traverse le complexe, qui devrait mettre en place le plan d'investissement 2014-/2019 d'une valeur de 1 milliard de dollars.La Centrale syndicale ne tarda à prendre une décision qui allait dans le sens des recommandations de l'Union de wilaya qui n'ayant pas digéré le fait que le syndicat échappe à son contrôle avait demandé l'éviction du bureau syndical ainsi que son secrétaire général, M. Daoud Kechichi. La confirmation est venue conforter les souhaits de cette instance hiérarchique qui s'empressa de remplacer au pied levé le secrétaire général destitué.Une véritable levée de boucliers des élus suivis des travailleurs s'en est suivie et des troubles ont eu lieu. Des sit-in ont été organisés devant le siège de l'Union de wilaya Ugta pour protester contre cette décision jugée «abusive et contraire aux statuts et règlement intérieur de l'Ugta», nous dit-on. Le dernier rassemblement en date a été tenu avant-hier et les organisateurs promettent de revenir à la charge dans les prochains jours pour organiser une marche à laquelle participeraient les quelque 5 000 travailleurs du complexe. Cette décision prise très au sérieux par les autorités a vu hier et avant-hier un déploiement important des forces de sécurité pour empêcher tout mouvement des travailleurs mécontents.Sur cette marche, M. Kechichi, l'ex-secrétaire général du syndicat d'entreprise ArcelorMittal, nous a déclaré qu'il n'était pas concerné. «Moi, j'ai démissionné de l'Ugta et je ne veux plus rien à voir avec cette organisation syndicale, je suis vraiment déçu. Quant à mon éviction, à ce jour elle n'a pas encore été notifiée officiellement. Pour ce qui est de la marche que compte organiser le bureau syndical qui a tenu une assemblée générale pour renouveler ses membres, les travailleurs sont libres de l'organiser pour défendre leurs droits et refuser que le choix de leurs représentants leur soit confisqué», nous a répondu, hier, M. Kechichi.La situation n'est guère reluisante à l'intérieur du complexe, une baisse vertigineuse de la production, des ouvriers démoralisés et ayant perdu confiance en tout, des équipements et des installations obsolètes, un plan d'investissement qui tarde à être mis en place, une direction qui s'en lave les mains. Bref, une démission de tous face à une situation explosive, signe avant-coureur d'une faillite. Que font les autorités du pays 'M. R.
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Posté Le : 17/07/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com