Algérie

Où sont passés les médicaments' ALORS QUE LA FACTURE DE LEUR IMPORTATION A AUGMENTE DE 33,47%



Où sont passés les médicaments'                                    ALORS QUE LA FACTURE DE LEUR IMPORTATION A AUGMENTE DE 33,47%
A travers l'ensemble du territoire national proviennent les cris de détresse de citoyens atteints de maladies chroniques (cancers, asthme, diabète...) pour dénoncer l'indisponibilité de produits pharmaceutiques indispensables pour atténuer leurs souffrances.
C'est peut-être la goutte d'eau qui va faire déborder le vase. Djamel Ould Abbès le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière est mis face à ses responsabilités. Va-t-il s'expliquer' Il est, en effet, plus que légitime de se demander pourquoi la pénurie de certains médicaments perdure alors que l'Algérie continue à en importer massivement.
«Les importations de l'Algérie en produits pharmaceutiques ont atteint 1,17 milliard de dollars au 1er semestre 2012, contre 880,4 millions de dollars à la même période 2011, en hausse de 33,47%» a souligné, le 29 juillet, un communiqué des services des Douanes algériennes. C'est, cependant évaluées en volume, que ces importations revêtent tout le paradoxe qui caractérise le marché du médicament. Pour les six premiers mois de l'année, les importations de médicaments à usage humain sont passées tout simplement du simple à plus du double. L'Algérie a importé 9989 tonnes de janvier à juin 2011 et 15.229 tonnes pour la même période en 2012. Une hausse de 52,45%! «Les quantités de médicaments importées ont également connu cette tendance haussière avec une augmentation de 47,9%, passant de 10.951 tonnes le premier semestre 2012 à 16.208 tonnes à la même période de référence 2011» précisent les chiffres rendus publics par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. Cette addition plus que salée devrait normalement suffire pour répondre à la demande en matière de santé publique. Détrompons-nous!
A travers l'ensemble du territoire national, ce sont des cris de détresse qui proviennent de la part de patients atteints de maladies chroniques (cancers, asthme, diabète...) pour dénoncer l'indisponibilité de produits pharmaceutiques qui leur sont indispensables pour atténuer leurs souffrances. Des produits comme le Zyloric contre les rhumatismes ou le Diamicron 30 utilisé par les diabétiques non-insulinodépendants, avaient disparus des officines de la capitale ont signalé certains malades en 2011 alors que la Digoxine 0,25 mg, qui est administrée pour traiter les maladies du coeur et les hypertensions artérielles demeurait introuvable à Tlemcen... Des échos confirmés par le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo). «La pénurie de médicaments est un problème qui devient récurrent... Cela est incompréhensible quand on sait que la facture d'importation des médicaments avoisine les deux milliards de dollars», avait fait remarquer, à l'époque, Messaoud Belambri qui n'est pas le seul à s'insurger contre ce phénomène qui touche aussi les hôpitaux.
L'intersyndicale des médecins n'a pas hésité à dénoncer la pénurie de produits pharmaceutiques qui sévit dans les établissements hospitaliers et qui peut avoir de graves conséquences sur certains malades. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lies Merabet, appuie cette probabilité en se basant sur une étude réalisée à travers une vingtaine de wilayas. L'enquête met en exergue l'indisponibilité de médicaments nécessaires au traitement de maladies chroniques. Le président de l'Ordre des pharmaciens soupçonne, quant à lui, l'existence d'un trafic transfrontalier de médicaments. Le vice-président de l'Ordre national des pharmaciens (ONF) abonde dans le même sens. Cette situation «incombe à ceux qui pratiquent la spéculation et la rétention de médicaments, oubliant l'éthique et la déontologie qui réglementent ce type de commerce», avait affirmé Amir Touafek. Que pense le ministre de la Santé de ce débat qui a pris des proportions alarmantes quant à la préservation de la santé des citoyens' «Aujourd'hui, parler de pénurie est un leurre!» a-t-il soutenu, le 6 juin à Alger, lors d'une réunion qu'il avait tenue au siège de son département.
La récente flambée de la facture des importations de médicaments remettra probablement sur le tapis la polémique qui l'oppose aux spécialistes de la santé. Djamel Ould Abbès n'est pas encore sorti de... l'auberge.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)