Algérie

Où sont passées les «Amicales» ?



Où sont passées les «Amicales» ? Avec le développement de plus en plus important du petit commerce à Oran - comme dans le reste du pays- où il ne se passe pas un jour sans que l’on voit ouvrir un nouveau magasin, la reconversion d’un autre, la venue de femmes commerçantes, l’apparition d’un commerçant ambulant carrément nouveau auquel personne ne s’attendait (vente de CD sur un trottoir, d’oiseaux, voire de chiots), le secteur s’est totalement transformé par rapport aux débuts de la dernière décennie. Indépendamment des problèmes liés à la réglementation, du formel et de l’informel, pour lesquels il existe ou devraient exister des lois même si elles ne sont pas toujours appliquées, il reste l’aspect moral et humain. Si un commerce est une profession noble pour gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille, c’est aussi une fonction économique qui s’inscrit dans l’évolution de la ville. Il ne s’agit donc pas d’une activité strictement personnelle et individuelle mais d’une action sociale où se nouent des relations avec l’environnement, des rapports avec les clients et même les simples badauds qui s’arrêtent devant une vitrine ou qui demandent un renseignement. C’est dire que la profession de commerçant n’est pas seulement un moyen de gagner de l’argent mais une activité qui implique ses acteurs dans le destin de la ville. Pour un tas de ses aspects, la corporation des commerçants s’est organisée en syndicats professionnels qui valent ce qu’ils valent mais qui restent, dans les faits, limités aux droits et obligations strictement «utilitaires» de leurs membres. On a perdu de vue le côté humain et convivial. Il y a encore quelques décennies, il existait des « Amicales «. C’était des associations organisées par branches d’activités, regroupant les pratiquants d’une même profession où se développaient des échanges d’expériences, des liens de solidarité, des aides et des conseils aux nouveaux qui s’installaient. Et chaque amicale, aussi bien celle des coiffeurs par exemple que celle des restaurateurs ou des légumiers, organisait sa fête annuelle, des concours, s’intéressant aux « apprentis «, contribuant ainsi à l’animation de la ville tout en veillant à la moralisation de la profession. Pourquoi ne pas y revenir ? D’autant que ces amicales ne se limitaient pas seulement aux activités lucratives mais s’élargissaient à toutes les activités possibles et imaginaires de tous les jours comme celle des « conducteurs de voitures « ou des « pécheurs à la ligne «. Tout le monde peut y gagner.


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