Algérie

Où placer les réserves de change de l'Algérie '


Où placer les réserves de change de l'Algérie '
L'Algérie vient de réaliser un excédent commercial de plus de 26,93 milliards de dollars en 2011, contre seulement 16,58 milliards de dollars une année auparavant.
Ce qui représente une hausse de 62,46% par rapport à l'année 2011. Grâce à un prix moyen du baril de pétrole dépassant les cent dollars, les recettes des exportations ont avoisiné les 73,40 milliards de dollars. Ce qui fait de l'année 2011, la seconde, en termes de montant des recettes des exportations réalisées, après celle de 2008, depuis l'indépendance du pays en 1962. Cet excédent commercial s'est répercuté positivement sur la balance des paiements. Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, l'excédent de la balance avait déjà atteint les 15,63 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2011. Ce qui a permis de porter le niveau des réserves de change à 176 milliards de dollars à fin septembre 2011. Cette hausse des réserves de change pose encore une fois la problématique de leurs placements. L'année passée, une grande polémique concernant la rentabilité des placements d'une partie des réserves de change du pays en bons du Trésor américain a animé la scène médiatique nationale. Dans les colonnes de certains journaux algériens, la problématique de la transparence et le rendement de ces placements ont été largement débattus. Côté gouvernement, l'argument de taille avancé a été le choix de la sécurité des placements au lieu des risques encourus dans le cas de rendements spéculatifs. Encore une fois, et en ce début de l'année 2012, la réalisation d'un important excédent de la balance des paiements pose la problématique du placement et de la rentabilité des réserves de change de l'Algérie. C'est dans un contexte de crise de l'économie mondiale que l'Algérie doit réfléchir à la meilleure façon de rentabiliser ses réserves de changes qui ont dépassé les 180 milliards de dollars au début de l'année 2012. L'aggravation de la crise de l'endettement dans la zone euro n'est pas faite pour arranger les choses. Il y a quelques jours, la France, un des plus importants partenaires économique et commercial de l'Algérie, perd son triple A. L'Italie et l'Espagne, deux autres pays partenaires de notre pays sont, depuis un certains temps, dans la zone rouge concernant l'endettement public. L'année dernière, les Etats-Unis, qui sont les premiers clients de l'Algérie perdent eux aussi, leur triple A. Les Etats-Unis, la France, l'Espagne et l'Italie sont les principaux clients de l'Algérie. Et il s'avère aujourd'hui que ce sont ces pays là qui traversent une grave crise financière en raison de leur lourd endettement public. Quelques mois après la perte du triple A par les Etats-Unis, les investisseurs ne se sont pas détournés de ce pays. La première puissance économique mondiale et malgré sa lourde dette publique, attire toujours. La décision prise par certaines agences d'abaisser sa notation n'a pas entrainé une flambée des taux d'intérêts. Aux Etats-Unis, il y a quelques jours, le rendement du bon du Trésor à 10 ans était à 1,956%, tout comme celui à 30 ans qui était à 3,122%. La France et malgré la grande polémique qui a fait suite à la perte de son triple A, n'a pas perdu la confiance des marchés financiers. La semaine écoulée, Paris a emprunté sans aucun problème près de 9,5 milliards d'euros, un montant conforme à ses objectifs, et avec des taux également en baisse. De son côté, l'Espagne a emprunté 6,609 milliards d'euros, soit un montant bien supérieur à son objectif compris entre 3,5 et 4,5 milliards d'euros. Même cas pour l'Italie qui, malgré ses graves difficultés financières, les taux d'intérêts de ses emprunts ont baissé. Le taux à 10 ans de l'Italie est ainsi passé sous le seuil de 6%, une première depuis début décembre 2011, signe d'un regain de confiance des investisseurs après le succès d'une levée de fonds du pays. Enfin l'Allemagne, ce pays qui a gardé son triple A, bénéficie du plus faible taux d'emprunt. Ce dernier et sur dix ans n'est que de 1,88% à un moment où celui de la France dépasse les 3,14%. Pour le moment les pays, partenaires de l'Algérie, qui présentent un risque majeur sont le Portugal, la Grèce et l'Irlande. Par ailleurs d'autres institutions financières internationales ont besoin d'importants fonds financiers pour pouvoir faire face à l'actuelle crise de l'endettement public. Parmi ces dernières, nous citerons le Fonds monétaire international (FMI) qui doit lever un emprunt de 500 milliards d'euros. Tandis que le Fonds européen de stabilité (FESM) et le Mécanisme européen de stabilité (MES) ont eux aussi besoin de presque mille milliards d'euros. A plusieurs reprises les pays émergents, c'est-à-dire les pays disposant de fonds, ont été appelés à participer à cet effort financier international de sortie de crise. Quel choix doit donc faire l'Algérie pour rentabiliser ses réserves de change ' En 2010, les placements des réserves de change du pays à l'étranger ont rapporté 4,60 milliards de dollars. Ce qui représente plus de deux fois et demi les recettes des exportations hors hydrocarbures de l'année 2011. En 2008, ces mêmes placements ont rapporté plus de 5 milliards de dollars. Pour une économie tributaire à plus de 97% de ses rentrées en devises des exportations des hydrocarbures la diversification est plus qu'importante. Il est reconnu que la rentabilisation des placements des réserves de change participe à l'effort fait pour diversifier nos ressources. Il reste pour notre pays à rentabiliser sa participation à l'effort fait pour aider ses partenaires commerciaux à sortir de la crise. Une rentabilisation qui ne pourrait se faire qu'en attirant les investissements productifs à partir de ces pays.
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