Le contournement de la localité côtière de Cherchell, d'un linéaire de 17 km, jalonné par six ouvrages exceptionnels, aurait pu être un chantier-école, comme l'avaient annoncé les ministres des Travaux publics lors de leurs visites de travail successives dans la wilaya de Tipasa. En vain. Les discours officiels n'avaient pas été suivis d'actes concrets.Plus grave encore, les grandes écoles algériennes, spécialisées dans les filières du secteur des travaux publics, n'avaient pas jugé utile d'orienter leurs étudiants vers «ce projet-école» pour acquérir de précieuses connaissances sur les techniques utilisées dans ce monstrueux projet par les ingénieurs et les techniciens chinois, notamment dans la construction exceptionnelle des ouvrages. Le gouvernement de Abdelmalek Sellal avait pris une décision inédite, en cédant ce projet à CSCEC (China State Construction Corporation), selon la formule du gré à gré.
Une enveloppe financière d'un montant, estimée à 2000 milliards de dinars avait été allouée pour la réalisation de ce contournement. Hélas, l'étude réalisée avant le lancement du projet n'avait pas évalué sérieusement les caractéristiques du difficile relief où devait passer le contournement. Le délai de réalisation a plus que doublé. En ce début de l'année 2018, le projet n'est pas encore totalement livré.
Avant d'entamer les travaux du viaduc, d'une longueur qui avoisine le kilomètre, les cadres et les techniciens de la direction des travaux publics de la wilaya de Tipasa avaient été invités par les responsables de l'entreprise chinoise à visiter leurs chantiers de la wilaya de Médéa, afin de pouvoir s'enquérir et de s'imprégner des techniques utilisées dans ce chantier de la wilaya de Médéa, pour suivre le contournement de Cherchell. L'appel est lancé aux écoles et instituts de formation par les responsables chinois et leurs homologues de la wilaya de Tipasa.
Tous les moyens seront mis en ?uvre pour encadrer et accompagner les étudiants et stagiaires algériens sur ce projet du contournement, afin d'apprendre comment organiser d'abord ce chantier complexe, d'autant plus que les hauteurs des piles du viaduc varient entre 50 et 96 m, alors que les pieux sont construits sur des fondations profondes allant jusqu'à 20 m. L'unité de fabrication des poutres précontraintes installée sur le site s'articule sur les ateliers de ferraillage et de bétonnage. Des rails sont au sol afin de pouvoir man?uvrer le lanceur de poutres sur les piles.
L'analyse du béton, les essais sur les barres de fer à béton, autant de techniques qui ne sont pas exploitées par les stagiaires algériens. Outre la présence de l'encadrement des techniciens de CSCEC et leurs compatriotes du bureau d'étude chinois, la présence de la Saeti, du LCTP et des techniciens de la direction des travaux publics de la wilaya de Tipasa constitueront des atouts qui seront bénéfiques pour les connaissances des universitaires algériens. Le contournement comprend des ponts ordinaires, classiques et des viaducs de grande portée.
Selon le DTP de Tipasa, «le plus long viaduc (900 m) sera réceptionné en juin 2018». La 2e section du contournement sans ses 2 viaducs sera opérationnelle pour la saison estivale 2018, «les automobilistes peuvent éviter le congestionnement de Cherchell», affirme notre interlocuteur. La 3e section du projet est la plus facile. L'évitement de Cherchell sera effectif à compter de 2019. Malheureusement, l'Algérie débourse des milliards de dollars pour construire de gigantesques projets sans pouvoir profiter des techniques chinoises.
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Posté Le : 11/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M'hamed Houaoura
Source : www.elwatan.com