Où est passé BHL '

Alors que le processus d'Alger est engagé pour la réconciliation intermalienne, la situation en Libye se dégrade de plus en plus au point de révéler au grand jour des signes annonciateurs de partition de cet immense pays d'Afrique du Nord. L'enjeu est d'abord de maintenir l'intégrité libyenne. Mais en l'absence d'institutions fortes, aggravée par la lutte acharnée des milices pour le contrôle des territoires et la montée en puissance des groupes armés islamistes qui veulent récupérer par les armes ce qu'ils ont perdu par les urnes, empêchent tout effort visant au retour à la stabilité, condition primordiale pour le lancement de tout processus politique à même d'aboutir au règlement de la crise.Que faire ' Intervenir militairement pour neutraliser les groupes rivaux ' L'option n'est pas viable dans l'état actuel des choses au-delà du fait qu'il s'agit d'abord de savoir qui interviendra, pour combien de temps et pour quelle feuille de route ' Des pressions indirectes sont exercées pour s'engager militairement dans le bourbier libyen. Alger dit non et considère qu'il faudrait plutôt aider les Libyens à mieux s'organiser pour stabiliser le pays et éviter que le conflit ne prenne d'autres dimensions plus graves allant jusqu'à remettre en cause les frontières héritées de la colonisation. Sur ce point bien précis, le commandant de l'Africom, le général David Rodriguez, partage le point de vue d'Alger. La Libye doit rester unifiée.Sans doute, l'Occident, échaudé par la folie sarkozyste qui a entraîné l'Otan dans sa volonté de régler le compte à Kadhafi, refusera de s'y impliquer une nouvelle fois, surtout que l'effondrement du régime libyen n'a pas produit la démocratie tant promise par BHL et compagnie. Dans le même temps, il faudrait bien trouver des solutions afin que ce pays ne devienne pas le nouvel "Afghanistan" du Maghreb. L'Algérie a renforcé la sécurité à ses frontières, collabore avec la Tunisie dans le cadre de la lutte antiterroriste tout en aidant au développement économique et accompagne le processus politique malien en maintenant un dialogue permanent avec les interlocuteurs de ce pays. Avec la Libye, ce n'est plus évident. La guerre s'installe. Délogés du nord du Mali par l'armée française, les islamistes ont trouvé dans le chaos libyen une belle opportunité pour rebondir. Il faut agir.NomAdresse email