Algérie

Où est donc passé ce jeu vivace à l'algérienne ?



C'est ce que se demande, un peu partout, la vox populi nationale , s'interrogeant sur ce «mauvais sort» qui s'acharne depuis un bout de temps sur l'équipe algérienne de football, de plus en plus stérile en attaque ? Et tout d'abord, après cette première entrée ratée au Mondial sud-africain, c'est l'entraîneur national, Saâdane, qui est actuellement l'objet de commentaires tendus, ainsi que le joueur Ghezzal. Les observateurs sportifs, discutant surtout des choix hasardeux décidés par l'entraîneur national quoique ce dernier ait déjà fait preuve d'aptitudes techniques incontestables qui ont valu bien des satisfactions à l'équipe nationale de football. Ce qui ne met pas Saâdane à l'abri de reproches, plus ou moins objectives, surtout qu'il donne, depuis un certain temps, l'impression d'un technicien qui réduit constamment ses possibilités d'aller de l'avant avec cette fâcheuse tendance d'entreprise de risques dans le sens négatif, conservateur surtout, et non pas dans le sens positif innovateur qui l'inciterait à faire confiance aux nouvelles potentialités dans son effectif, pourtant?

 Apparemment, son recours du moment au «tout professionnel», semble relever d'une vision absolutiste et exclusive, qui en rejetant l'alternative du relativisme en toutes choses, - et avec ce refus par ailleurs, de tout partage raisonnable des responsabilités du coaching concerté collégial, - n'est pas sans compromettre, à présent, son souci d'ascension et de succès recherchés. Notamment avec ce «court- circuitage» involontaire de cet objectif causé, qui ne le sait pas, par ces sempiternels relents défensifs constamment englués dans la stratégie du repli en arrière et du tourne en rond du milieu, dépourvus de constructions en profondeur, combien de fois privant les rares attaquants algériens de ballons que l'adversaire du jour, enregistrant une bonne lecture de ce déploiement tactique «craintif», se charge à chaque fois d'isoler dans la position d'hors-jeu. La prestigieuse EN de 1982 qui n'était pas composée uniquement de professionnels, osait, en ce qui la concerne, prendre des risques offensifs très payants que l'on sache ! Et le public sportif algérien sait parfaitement, aujourd'hui, que la présence de certains joueurs locaux écartés qui ont fait les frais de cette politique refusant l'amalgame et cohésion travaillée «pros-amateurs», audacieusement risqué, hier, par le staff collégial Khalef- Mekhloufi et le conseiller... Saâdane, se fait cruellement sentir, aujourd'hui !

 Qui nierait que le team national, en dépit de ses qualités actuelles indéniables et la volonté de bien faire de ses joueurs qui sont à féliciter, reste conditionné, cependant, par un manque flagrant d'efficacité offensive que devrait, pallier en principe, en les circonstances du moment, des choix tactiques résolument portés vers l'avant et non cantonnés dans la défensive ?...Mais comme dirait l'autre , qu'y a-t-il à espérer d'autre d'un coach qui a donné ce qu'il a avait à donner , «Allah yaatih essaha» mais qui reste franchement, limité par son style timoré de management par trop accoutumé aux méthodes de cantonnement acharné du tourne-en-rond et fréquents replis en arrière, osant rarement prendre des risques en lançant dans le bain de jeunes talents pourtant confirmés ? Qu'y-a-t-il à redouter des risques d'erreurs sur le terrain de la part de ces jeunots pour leur soi-disant inexpérience quand on sait l'ampleur des erreurs monumentales commises par des aînés ? Bien entendu, les joueurs concernés sont moins responsables que le coaching maladroit de l'entraîneur national qui se doit d'assumer ses responsabilités et non pas mettre, comme à son habitude, tout sur le dos des conditions d'évolution générales, le climat ambiant, etc. On en a que trop soupé des sempiternelles excuses des fuites en avant. L'opinion publique sportive, à l'instar du coach national et son staff technique, a droit à des égards et non pas à ces tentatives de dribles qu'on aimerait plutôt voir opérationnelles sur le terrain de football, tellement elles ont été totalement évacuées de nos jours... sous prétexte de moderniser notre football national?

Au risque de contredire certains puristes nationaux, nombre de joueurs locaux actuels, pour avoir défrayé la chronique sur les terrains africains et d'ailleurs, méritaient amplement leur retenue en équipe nationale. Leur manière propre d'évoluer aurait été d'un grand apport offensif, particulièrement dans l'entre jeu créatif et constructif des pénétrations en attaque des lignes défensives adverses. Mais bon, ça va, on sait, seuls les spécialistes compétents sont écoutés, qu'on oublie vite alors cette digression à classer dans le registre des ignares en matière de stratégie footballistique et qu'on fasse prévaloir la stratégie des connaisseurs. Et de grâce surprenez-nous agréablement, on vous portera aux nues ! Et excusez tout propos de reproche, s.v.p ? Voyez-vous c'est notre ardent sentiment de voir briller nos «Verts» à l'échelon mondial qui nous fait tous rebondir de la sorte après ce frustrant premier match face à la Slovénie qui était vraiment à notre portée! Mais allez dire à Saâdanne qu'il avait commis une erreur de coaching en faisant remplacer l'attaquant Djebbour par le malchanceux et mal concentré Ghezzal, il vous répondra qu'il n'avait absolument commis aucune erreur, et il aura raison. Pourquoi? Parce que tout simplement cette fâcheuse tendance est solidement ancrée, depuis longue date, dans sa façon de concevoir unilatéralement les choses. Sûr qu'il aurait pu marquer de meilleurs points avec un adjoint de la compétence avérée d'un Benchikha à ses côtés, pour ne citer que lui car logiquement le plus proche, du fait qu'il drive l'équipe nationale des locaux et qui vient, apprend-t-on (Cf. Echourroq El Youmi du 14 juin), d'échapper miraculeusement à un crash d'avion en Afrique du Sud (avec des compagnons) où l'appelait l'amour de l'Algérie et du devoir national. Un grand salut, au passage au maestro de l'équipe A' et « El Hamdoullah a la el afia ».

Reste à espérer la survenue d'un autre miracle inchallah ouvrant les voies de l'espoir pour El Khadhra , le football n'étant pas une science exacte et sachant, par ailleurs, que le joueur algérien qui est tout à fait imprévisible, est capable de faire la décision souvent à un moment où on l'attend le moins. A condition, cependant, qu'il joue à l'algérienne, avec ce jeu virevoltant, fait de déviations courtes et d'évolution « en courbes», pourrait-on dire, complètement désarçonnant pour les « grands ». Car évitant, par cette propension spécifique, le piège de la stratégie d'occupation du terrain selon la manière européenne, faite notamment de longues passes et de quadrillage systématique, si familiers au jeu à l'occidentale et qui fait justement leur affaire. Certains teams africains comme les Blaks Stars du Ghana l'ont très bien compris et de longue date.

Ceci dit, il n'est pas du tout dans l'intention de l'auteur de ces lignes de faire des reproches techniques à qui que ce soit, il laisse ce soin à plus compétents en la matière, étant question ici, d'une réaction à vif suite à la douche glaciale du premier match et rappelant simplement certaines évidences connues, le lecteur l'aura compris. Son souci étant celui de tous les millions de sportifs algériens qui restent confiants, malgré tout, en notre équipe nationale et son staff technique à qui on dit sincèrement: «étonnez-nous agréablement ! ». Et n'est-ce pas, répercute-t-on que le club Algérie est d'une manière générale l'équipe des défis marquant, à chaque fois, les grands évènements sportifs ? Aux camarades de Karim Ziani et Madjid Bouguerra, Antar Yahia et autres de le démontrer sur le terrain face aux géants du football mondial. Ils en sont capables, tout est possible, le football, encore une fois, n'étant pas une science exacte. Bonne chance alors à notre Onze national dans les confrontations restantes et bon courage au staff technique et à leur tête Saâdane, en espérant que sa formation, fruit d'un labeur d'arrache-pied, ne sera pas léguée aux oubliettes aux lendemains du Mondial sud-africain…




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