Algérie

Ou comment on peut changer les mentalités



Ou comment on peut changer les mentalités
Depuis l'élection le 10 mai dernier de l'Assemblée populaire nationale (APN), l'Algérie a été propulsée parmi les 30 premières nations dans le monde à avoir le plus grand nombre de députés femmes au sein de leur Assemblée nationale.
Depuis l'élection le 10 mai dernier de l'Assemblée populaire nationale (APN), l'Algérie a été propulsée parmi les 30 premières nations dans le monde à avoir le plus grand nombre de députés femmes au sein de leur Assemblée nationale.
L'Algérie remonte donc jusqu'à la 26e place après avoir occupé la 122e.Cette intrusion de l'élément féminin dans l'hémicycle de Zighout Youcef a été rendue possible grâce à la loi organique numéro 12-03 du 12 janvier 2012 fixant les modalités augmentant les chances d'accès de la femme à la représentation dans les assemblées élues. Cette loi conforme aux recommandations des instances parlementaires internationales, fait obligation aux partis politiques de faire postuler à la députation 20% à 50% de femmes sur leur liste. En tous les cas l'application de ce nouveau texte a eu pour effet immédiat de faire passer la présence féminine de 7% au sein de l'assemblée sortante à 31,39% dans la nouvelle. Sur les 462 sièges que compte l'APN, 145 sont revenus aux femmes contre 24 dans la législature précédente. Pour d'aucuns les grandes gagnants de ce scrutin sont bel et bien les femmes. Le système des quotas qui s'inspire de la « discrimination positive » a donc provoqué une véritable révolution en ce sens que la majeure proportion des partis politiques jusque là qui se refusait à l'idée de recruter en leur sein des femmes, a abandonné cette voie. Les associations féministes et l'avocate Nadia Aït Zaï, ont toujours défendu l'idée que le système des quotas est de nature à changer les mentalités des hommes quand bien même le régime politique algérien recourt à la cooptation à l'effet de choisir ses candidats aux assemblées. Le plus souvent ces derniers sont choisis sur la base de leur allégeance au pouvoir politique. Or les hommes politiques ont toujours opposé « la compétence et l'intégrité » au « sexe ». A les écouter, on comprend qu'il préfère enrôler les personnes « compétentes », et que peu leur chaut qu'elles soient hommes ou femmes. En tous les cas la nouvelle disposition prise en faveur de la représentation politique des femmes créée un précédent. La nouvelle situation née de ce forcing de la loi n'est guère en adéquation avec le code de la famille toujours en vigueur. La philosophie inhérente à la représentation politique de la femme vise à terme à créer les conditions d'équilibre et d'égalité avec la représentation masculine. C'est pourquoi il arrivera un jour inéluctablement où on trouvera anormal que les femmes dont le statut politique a été reconnu soient sur le plan familial et personnel, des sujets mineurs dépendant des hommes qu'elles côtoient sur les lieux mêmes du pouvoir. Conclure un contrat de mariage en étant obligée de faire appel à un tuteur deviendra à coup quelque chose de vraiment obsolète. C'est dire que l'admission des femmes à l'assemblée du peuple, a des répercussions énormes sur les représentations mentales de la gent féminine.
Les mutations sociales et économiques ont en donné déjà le ton. Le fait que la femme travaille, a conféré à celle-ci un pouvoir économique qui a renforcé sa position dans la famille. De sorte qu'on ne trouve plus rien à redire lorsqu'elle se met au volant d'une voiture. Avoir un métier crée une proximité se rapprochant de l'égalité avec les hommes. La conjoncture économique elle-même favorise les unions entre salariés de préférence. La tendance à chercher de partager ses jours avec une femme au foyer, s'observant de moins en moins. Le pouvoir politique que la femme vient d'arracher s'ajoute donc à celui économique qu'elle a déjà. Les chefs de famille désormais peuvent bien rêver que leur fille puisse devenir un jour ministre, pas uniquement médecin ou enseignante. Et donc c'est au niveau des représentations sociales que cette arrivée de l'élément féminin à l'assemblée ne manquera pas de susciter, que le changement va s'opérer. Il faut bien entendu songer à améliorer la formation politique des femmes, mais loin des cadres partisans sclérosés. À ce niveau d'analyse, il faut espérer que le mouvement féministe en particulier, et le mouvement associatif en général, deviennent la pépinière pourvoyeuse des femmes politiques. C'est dans ces milieux de la militance contestatrice que devraient se recruter les futures professionnelles de la politique. C'est plus les partis politiques qui devraient s'alimenter des points de vue et sensibilités féminins que les femmes de ces derniers. Il appartient donc aux femmes d'investir les partis en vue de les faire muter.
L'Algérie remonte donc jusqu'à la 26e place après avoir occupé la 122e.Cette intrusion de l'élément féminin dans l'hémicycle de Zighout Youcef a été rendue possible grâce à la loi organique numéro 12-03 du 12 janvier 2012 fixant les modalités augmentant les chances d'accès de la femme à la représentation dans les assemblées élues. Cette loi conforme aux recommandations des instances parlementaires internationales, fait obligation aux partis politiques de faire postuler à la députation 20% à 50% de femmes sur leur liste. En tous les cas l'application de ce nouveau texte a eu pour effet immédiat de faire passer la présence féminine de 7% au sein de l'assemblée sortante à 31,39% dans la nouvelle. Sur les 462 sièges que compte l'APN, 145 sont revenus aux femmes contre 24 dans la législature précédente. Pour d'aucuns les grandes gagnants de ce scrutin sont bel et bien les femmes. Le système des quotas qui s'inspire de la « discrimination positive » a donc provoqué une véritable révolution en ce sens que la majeure proportion des partis politiques jusque là qui se refusait à l'idée de recruter en leur sein des femmes, a abandonné cette voie. Les associations féministes et l'avocate Nadia Aït Zaï, ont toujours défendu l'idée que le système des quotas est de nature à changer les mentalités des hommes quand bien même le régime politique algérien recourt à la cooptation à l'effet de choisir ses candidats aux assemblées. Le plus souvent ces derniers sont choisis sur la base de leur allégeance au pouvoir politique. Or les hommes politiques ont toujours opposé « la compétence et l'intégrité » au « sexe ». A les écouter, on comprend qu'il préfère enrôler les personnes « compétentes », et que peu leur chaut qu'elles soient hommes ou femmes. En tous les cas la nouvelle disposition prise en faveur de la représentation politique des femmes créée un précédent. La nouvelle situation née de ce forcing de la loi n'est guère en adéquation avec le code de la famille toujours en vigueur. La philosophie inhérente à la représentation politique de la femme vise à terme à créer les conditions d'équilibre et d'égalité avec la représentation masculine. C'est pourquoi il arrivera un jour inéluctablement où on trouvera anormal que les femmes dont le statut politique a été reconnu soient sur le plan familial et personnel, des sujets mineurs dépendant des hommes qu'elles côtoient sur les lieux mêmes du pouvoir. Conclure un contrat de mariage en étant obligée de faire appel à un tuteur deviendra à coup quelque chose de vraiment obsolète. C'est dire que l'admission des femmes à l'assemblée du peuple, a des répercussions énormes sur les représentations mentales de la gent féminine.
Les mutations sociales et économiques ont en donné déjà le ton. Le fait que la femme travaille, a conféré à celle-ci un pouvoir économique qui a renforcé sa position dans la famille. De sorte qu'on ne trouve plus rien à redire lorsqu'elle se met au volant d'une voiture. Avoir un métier crée une proximité se rapprochant de l'égalité avec les hommes. La conjoncture économique elle-même favorise les unions entre salariés de préférence. La tendance à chercher de partager ses jours avec une femme au foyer, s'observant de moins en moins. Le pouvoir politique que la femme vient d'arracher s'ajoute donc à celui économique qu'elle a déjà. Les chefs de famille désormais peuvent bien rêver que leur fille puisse devenir un jour ministre, pas uniquement médecin ou enseignante. Et donc c'est au niveau des représentations sociales que cette arrivée de l'élément féminin à l'assemblée ne manquera pas de susciter, que le changement va s'opérer. Il faut bien entendu songer à améliorer la formation politique des femmes, mais loin des cadres partisans sclérosés. À ce niveau d'analyse, il faut espérer que le mouvement féministe en particulier, et le mouvement associatif en général, deviennent la pépinière pourvoyeuse des femmes politiques. C'est dans ces milieux de la militance contestatrice que devraient se recruter les futures professionnelles de la politique. C'est plus les partis politiques qui devraient s'alimenter des points de vue et sensibilités féminins que les femmes de ces derniers. Il appartient donc aux femmes d'investir les partis en vue de les faire muter.




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