Algérie

Ou comment l'esthétisme trahit la vision cinématographique



Un programme de formation autour de la critique cinématographique, dispensé par des experts critiques européens, a été organisé en ligne du 11 au 16 septembre par Eunic Algérie (réseau des instituts culturels), en collaboration avec des établissements cinématographiques du ministère de la Culture et des Arts. La formation a comporté des master class sur l'écriture de la critique, des panels de discussion sur l'avenir du cinéma et de la critique, des ateliers sur la programmation cinématographique et sur le rôle de la critique dans la promotion du cinéma local. L'objectif de cette formation était d'examiner l'importance de la culture cinématographique ? en particulier l'écriture et la diffusion sur les films ? à travers une série de projections et de conférences. Ainsi, 36 jeunes de plusieurs wilayas ont été formés et l'on pourra découvrir leurs critiques des films proposés durant cette 6e édition des Journées du film européen.Une bonne histoire fait-elle un bon film ' Compte tenu du résultat du film du jour, la réponse est non, car malgré une histoire solide derrière son scénario, ainsi qu'un Ulrich Thomsen convaincant dans la peau de l'ambassadeur danois aux Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale Henrik Kauffmann, le film de Christina Rosendahl, en dépit d'une certaine sobriété dans la mise en scène, semble peu inspiré et passionné par le sujet qu'il traite.
En effet, The Good Traitor va suivre le parcours de cet ambassadeur et la signature du fameux traité de Groenland avec les Etats-Unis après l'occupation nazie du Danemark durant la Seconde Guerre mondiale.
Cependant, au lieu de définir un angle d'attaque bien précis pour sortir le film du lot, la réalisatrice va juste décider de traiter le sujet comme un banal mélodrame des plus ordinaires.
Il en résulte un typique film politique, avec un triangle amoureux en prime. De plus, son scénario, assez maladroit en termes de dialogues, contribue à rendre l'histoire encore plus décousue et qui peut largement plonger le spectateur dans l'ennui et la frustration.
Le potentiel est pourtant bien là et le film aurait pu être beaucoup plus efficace s'il était muni d'un véritable sens du suspense, ainsi que d'une profondeur dramatique, comme ce fut le cas pour La Chute d'Oliver Hirschbiegel par exemple. The Good Traitor est un film raté malgré son potentiel indéniable, qui repose uniquement sur les épaules de son interprète principal.
Cependant, il nous rappelle malgré lui pourquoi nous aimons tant le cinéma, pas pour regarder une leçon d'histoire, mais plutôt pour admirer une pure proposition artistique, visuelle et sensorielle, ce qu'il n'arrive malheureusement pas à achever.

Par : Ilyès BENZIANE


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