Passer de 13.000 à 6.000 agents, en majorité des militaires, exerçant dans
les structures de commandement, regrouper les 14 Agences terrestres et
maritimes en 3 Agences principales, telles sont les principales idées de base du
nouveau «Concept stratégique» de l'Otan qui sera soumis au prochain sommet de
l'Alliance à Lisbonne. Deux des concepteurs de la réforme en parlent.
L'adoption, attendue lors du prochain Sommet de l'Otan prévu les 28 et 29
novembre à Lisbonne, du nouveau Concept stratégique de l'Organisation nord-
atlantique tient, fondamentalement, à une nouvelle «réforme globale», tant de
ses structures, son déploiement à travers le monde et son mode de
fonctionnement, qu'à son financement et la gestion de ses ressources humaines.
Vendredi après midi, au siège de
l'Otan à Bruxelles, Rick Froh, secrétaire général adjoint, délégué pour
l'investissement de défense, et le colonel Andrew Budd, de la Division plans et
orientations de l'état-major militaire (EMI), ont tenu une conférence de presse
durant laquelle ils ont exposé les principaux actes de la réforme de l'Otan.
Sur le plan de la stratégie de
redéploiement, les 14 agences actuelles, soit 9 terrestres et 5 maritimes, qui
composent la Force de réaction rapide (NRF), seront réduites à 3 agences
principales. Une pour l'information, le renseignement et la surveillance, une
autre pour la planification et l'exécution des opérations, et la troisième pour
la gestion stratégique des transports ou logistique.
Cette énième réforme, après
celles de 1994, 1997, 2001, 2003 et 2008, arrive aussi à un moment crucial de
crise financière et économique. Concrètement et au plan des personnels, dont la
majorité est constituée de militaires, les effectifs passeront des 13.000
actuels à 6.000. Une réduction de plus de 60 %.
Signalons que ces effectifs sont
répartis sur 7 pays, membres de l'Alliance. Rappelons aussi qu'au lendemain de
l'élargissement de l'Otan aux ex-pays de l'Est européen, après la chute du Mur
de Berlin, les effectifs du personnel de l'Otan avaient atteint 27.000 unités.
L'idée de base des concepteurs de cette réforme est de transférer un nombre de
personnels exerçant dans les différents quartiers généraux des 14 agences vers
leurs pays d'origine. Ce sera ensuite au nouveau centre de planification et
d'exécution des opérations d'assurer la coordination en temps réel de tout
ordre ou mission qu'auront à assumer les forces de l'Otan, qu'elles soient
stationnaires ou expéditionnaires.
En fait, la méthode n'est pas
aussi nouvelle que cela, puisque la Coordination est assuré depuis toujours par
le Commandement opérationnel (SACEUR) situé près de Mons (Belgique) et le QG
stratégique situé en Virginie (USA). La nouveauté est de mettre à contribution
chacun des 28 pays membres de l'Otan pour qu'ils assurent, chez eux, les
missions qu'exerçaient leurs personnels accrédités dans les 14 agences de
l'Alliance. Ce qu'il faut retenir dans cette réforme, qui constitue l'épine
dorsale du nouveau «Concept stratégique» de l'Alliance, c'est la rationalisation
des moyens humains et financiers d'une part, et l'allégement des mécanismes de
planification et de décisions, d'autre part.
«Mutualiser les missions de
l'Otan», explique le SG adjoint, Rick Froh. L'objectif étant d'atteindre une
capacité de réaction plus rapide et mieux ciblée des forces de la NRF ainsi que
leur répartition à travers le monde. En effet, si durant la guerre froide, les
forces stationnaires étaient stationnées aux frontières externes des pays
membres de l'Otan (Portugal, Turquie, Norvège…), aujourd'hui, les armées de
l'Otan sont positionnées, pour une bonne part et pour des raisons d'intérêts
(zones et couloirs de passage des besoins énergétiques, marchés d'écoulement de
leurs produits), hors de leurs frontières, comme en Asie mineure, ou au Proche
et Moyen-Orient. S'ajoute également la présence de troupes de l'Otan dans des
zones de conflits (Afrique) et d'assistance humanitaire (Tchad).
Enfin, l'autre «révolution», et
non de moindre importance, concerne la transparence et la communication des
premiers responsables de l'Otan : ils n'érigent aucun tabou sur leur mode de
fonctionnement, de leur but et même de leurs difficultés financières lorsqu'ils
en ont. La plus grande armée du monde parle… publiquement de ses plans.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com