Otages: arrivée à Bamako du ministre espagnol des affaires étrangères

Le ministre espagnol des affaires étrangères est à Bamako pour s'informer du sort de trois Européens, dont deux Espagnols, enlevés en octobre par un groupe islamiste, qui demanderait une rançon de 30 millions d'euros pour leur libération, a-t-on appris samedi de source concordantes.A Madrid, le ministère s'est refusé à tout commentaire et n'a pas donné de précision sur l'agenda de José Manuel Garcia-Margallo.
« Le ministre espagnol des Affaires étrangères est à Bamako depuis vendredi soir. Il est venu s'enquérir du sort de ses deux compatriotes », a affirmé samedi, une source proche du dossier. L'avion privé dans lequel voyage le ministre se trouvait samedi sur le tarmac de l'aéroport de Bamako, d'où il devrait décoller en fin d'après-midi, selon une source aéroportuaire.
Deux humanitaires espagnols, un homme et une femme, ainsi qu'une Italienne, avaient été enlevés le 23 octobre 2011 dans la région de Tindouf.
Cette action, a été revendiquée par un nouveau groupe armé jusqu'alors inconnu, le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l'ouest (Mujao).
Le Mujao réclame trente millions d'euros pour libérer ces trois otages européens, selon une source proche des médiateurs impliqués dans le dossier au Mali.
Il a revendiqué un attentat organisé samedi contre une brigade de gendarmerie à Tamanrasset dans le sud de l'Algérie, qui a fait 23 blessés selon un bilan officiel.
Le Mujao, qui prône le jihad (guerre sainte) en Afrique de l'Ouest, serait une dissidence d'Aqmi dirigée par des Maliens et des Mauritaniens, selon des experts.
Le 12 décembre 2011, une vidéo montrant des hommes armés encadrant les trois otages européens enlevés près de Tindouf, avait été rendue publique par le Mujao.
Dans une autre vidéo visionnée en décembre 2011 à Bamako, six membres du Mujao, enturbannés, dont la plupart ont la peau noire, ont exposé leur idéologie, se référant à Oussama Ben Laden, chef d'Al-Qaïda tué par l'armée américaine au Pakistan, au mollah Omar, chef des talibans afghans, et à des figures historiques de l'islam en Afrique de l'Ouest subsaharienne.