Algérie

Osons la production ! indices



Les mesures de circonstances ne sont pas de nature à résoudre des problèmes qui relèvent plutôt du structurel. C'est visiblement le cas concernant les différents dispositifs de régulation que le gouvernement mit en place à chaque «dérégulation». Les résultats n'ont été que rarement à la hauteur des attentes. Les marchés sont là pour prouver, la mercuriale en témoin principal, l'insuccès des dispositifs de régulation. Et si le marché ne convainc pas, il faut se référer à la longévité gagnée par ces mêmes dispositifs à mesure qu'on y fait recours. A tel enseigne que le dispositif dispute sa place à toute politique de production. Il en devient la constante d'un marché en perpétuelle désorganisation. À l'approche de chaque mois de Ramadhan, les prix des produits de large consommation subissent une hausse vertigineuse, allant jusqu'à accentuer l'angoisse du citoyen livré à un marché qui perd subitement le minimum de pitié qui subsiste entre les étals. La viande est parmi les aliments les plus demandés par le citoyen pendant ce mois qui voit les Algériens vouloir -souvent sans en avoir les ressources financières nécessaires- améliorer la qualité de leur soupe. Face à la demande, qui devient pour la circonstance plus grande, les bouchers ne trouvent pas d'inconvénient à augmenter les prix jusqu'à atteindre le seuil de l'inabordable pour des salariés faiblement rémunérés. Dès qu'une telle situation s'installe, c'est l'intervention de l'Etat qui devient nécessaire. Elle a pour objectif de maintenir les prix au niveau qui permettrait au citoyen de mettre un peu de viande dans son couffin au retour du marché. L'exemple le plus édifiant quant à l'incapacité des responsables du secteur à régler le problème est cette nouvelle constante portant suspension et réhabilitation de l'importation de viande. Parfois suspendue pour la réhabiliter par la suite, l'importation n'a jamais été une solution définitive et durable pour un problème de fond. Elle est cependant toujours là comme un potentiel recours devant une crise à laquelle on ne daigne pas encore apporter une solution pérenne au risque de remettre en cause des intérêts ayant pris en otage tout un marché juteux.Ces réseaux d'intérêts auront, hélas, un bel avenir tant que les crises ne bénéficient pas de traitement adapté et efficace. Tant qu'il y aura aussi cette disponibilité gouvernementale à recourir aux dispositifs de régulation à défaut de s'attaquer aux facteurs générateurs de crise.
Car, à l'évidence, les mesures décidées par la tutelle ne sauraient être efficaces dans la durée sans la valorisation du rôle du producteur.
Alors, pour ne pas avoir à subir- après leur légitimation- des dispositifs de régulation aux résultats souvent critiques, optons plutôt pour la valorisation du producteur en le protégeant des spéculateurs, du terre-à-terre et surtout des réseaux des trafiquants d'en haut.
A. Y.


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