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Oscars 2021 : Les récompenses d'une année atypique



La cérémonie la plus suivie d'Hollywood se tenait exceptionnellement cette année dans une gare historique du centre de Los Angeles. Nomadland a confirmé son statut de grand favori des Oscars en remportant la récompense suprême du meilleur long-métrage.Après une année de pandémie, cette 93e cérémonie des Oscars ne pouvait pas être ordinaire. La cérémonie la plus suivie d'Hollywood se tenait exceptionnellement cette année dans une gare historique du centre de Los Angeles accueillant les stars en lice, qui pour beaucoup ont foulé un tapis rouge pour la première fois depuis le début de la pandémie.
Lumière tamisée, comité restreint, les invités, sans masque, attablés dans des alcôves, le musicien Questlove aux platines, le coronavirus a forcé l'Académie à s'adapter pour donner un semblant de normalité à l'événement.
Privée de présentateur officiel pour la troisième année d'affilée, et donc de l'essentiel de ses traits d'humour forcés ou de ses éclats de voix, la soirée a été feutrée, un peu plombée par un an de pandémie.
«Nomadland» a confirmé son statut de grand favori des Oscars en remportant la récompense suprême du meilleur long-métrage tandis que sa réalisatrice Chloé Zhao est devenue la première cinéaste non blanche à remporter le prix du meilleur réalisateur.
Avant Chloé Zhao, seule une autre femme avait reçu ce prix convoité, Kathryn Bigelow, en 2010 pour Démineurs. Frances McDormand, l'une des rares comédiennes professionnelles de cet hybride de road movie, de drame social et de documentaire sur des Américains âgés vivant sur les routes après avoir tout perdu lors de la crise financière, rafle quant à elle l'Oscar de la meilleure actrice.
Son rôle de veuve désargentée et désabusée vivotant dans un vieux camping-car lui permet de devenir la deuxième femme à obtenir trois Oscars dans cette catégorie, derrière la championne toute catégorie, Katharine Hepburn, qui en détient quatre.
Avec une pandémie qui a contraint de nombreuses salles de cinéma à fermer leurs portes, parfois définitivement, l'actrice, également productrice de Nomadland, a profité des Oscars pour appeler le public à y retourner dès que possible. «S'il vous plaît, regardez notre film sur le plus grand écran possible. Et un jour, très très bientôt, emmenez tous ceux que vous connaissez au cinéma», a-t-elle dit. Chez les hommes, le Britannique Anthony Hopkins a créé la surprise en raflant la statuette du meilleur acteur pour son rôle de vieillard sombrant dans la démence dans The Father, film de l'auteur français Florian Zeller récompensé par l'Oscar du meilleur scénario adapté. «J'ai écrit le script pour lui», a-t-il dit. «Pour moi, c'est le plus grand acteur vivant.»
Le Danois Thomas Vinterberg, réalisateur de Drunk a, pour sa part, reçu l'Oscar du meilleur film étranger pour sa comédie douce-amère mettant en scène quatre amis menant une expérience de soûlographie quasi-scientifique. Une victoire dédiée à sa fille Ida, morte dans un accident de voiture quatre jours après le début du tournage et qui devait jouer dans son film.
«Nous avons fini par faire ce film pour elle, comme un monument», a expliqué le metteur en scène danois en recevant son prix, en larmes. «C'est un miracle qui vient de se produire. Peut-être que tu tires quelques ficelles quelque part.Tout ça est pour toi. Merci.» Pandémie oblige, même des magnats d'Hollywood, comme Bob Iger, le tout-puissant patron de Disney, numéro un mondial du divertissement, n'ont pas reçu de carton d'invitation pour l'événement. Il n'a donc pas pu assister en chair et en os à la victoire de Soul, fable onirique des studios Pixar (filiale de Disney) sur le sens de la vie sorti au beau milieu d'une pandémie meurtrière, dans la catégorie du meilleur film d'animation.
Après des années de controverse sur la composition de l'Académie des Oscars, jugée trop blanche et trop masculine pour représenter l'ensemble de la société, deux acteurs de couleur ont été récompensés : le Britannique Daniel Kaluuya, 32 ans, pour Judas and the Black Messiah, et la septuagénaire sud-coréenne Youn Yuh-jung pour Minari. Même si elle repart avec sept récompenses au total, la plateforme Netflix a en revanche subi une nouvelle déception dimanche dans les catégories majeures, malgré plusieurs films qui abordaient des thèmes pourtant d'une actualité brûlante.
LES VICTOIRES AUX OSCARS DANS LES PRINCIPALES CATEGORIES
Meilleur film : Nomadland
Meilleur réalisateur : Chloé Zhao, Nomadland
Meilleure actrice : Frances McDormand, Nomadland
Meilleur acteur : Anthony Hopkins, The Father
Meilleure actrice dans un second rôle : Youn Yuh-Jung, Minari
Meilleur acteur dans un second rôle : Daniel Kaluuya, Judas and the Black Messiah
Meilleur film étranger : Drunk (Danemark)
Meilleur film d'animation : Soul
Meilleur documentaire : La sagesse de la pieuvre
Meilleur scénario original : Promising Young Woman - Emerald Fennell
Meilleur scénario adapté : The Father - Christopher Hampton, Florian Zeller
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