Algérie

Ornithologues belges à El Kala



Ornithologues belges à El Kala
Un groupe d’ornithologues belges au parc d’El Kala
A la découverte d’oiseaux rares

Ils ne touchent à rien et observent avec beaucoup d’intérêt la faune et la flore, tout en s’informant sur l’Histoire et les mœurs du pays.

Pendant, toute une semaine, des ornithologues belges sont allés par monts et vaux dans le parc national d’El Kala pour partir à la rencontre des plantes et des oiseaux dont ils ont si souvent entendu parler et qu’ils rêvaient de voir un jour.

Un vieux projet de la fin des années 1980 a pu enfin se concrétiser : celui de faire découvrir les « spécialités algériennes » à ces passionnés d’oiseaux et de nature qui consacrent leurs vacances et les économies d’une année de labeur à rechercher l’oiseau.

Des raisons sécuritaires, mais aussi la bureaucratie, toujours pesante, par ailleurs, avait fait capoter toutes les tentatives précédentes. Il aura fallu la ténacité des promoteurs de ce projet, des scientifiques d’El Kala et un tour-opérateur algérien, acteur engagé dans la protection de la nature, Atlas Tours, pour ne pas le nommer, pour établir des relations de confiance avec ces premiers visiteurs d’un genre nouveau : des touristes très particuliers.

Ils ne se déplacent qu’en petits groupes soigneusement sélectionnés car, au départ, et sans être des scientifiques au sens propre du mot, il faut avoir un certain nombre de connaissances acquises par l’expérience et dès le plus jeune âge. Ce sont des collectionneurs un peu particuliers. Ils ne touchent à rien et observent avec beaucoup d’intérêt la faune et la flore, tout en s’informant sur l’Histoire et les mœurs du pays.

Leur passion consiste à voir toutes les espèces, surtout les oiseaux et les fleurs, qui sont signalés dans la région. Et Dieu sait qu’il y en a dans le coin. Nos randonneurs belges ont été littéralement épatés. Ils en avaient entendu parler, mais c’est vraiment bien au-delà de leurs espérances. Ils n’en reviennent toujours pas, bien après six jours de grandes randonnées dans des paysages magnifiques, où le long des chemins et des sentiers, l’on fait des découvertes plus surprenantes les unes que les autres.

Ainsi, deux découvertes importantes ont été faites, et qui méritent d’être signalées, celle de la présence, bien après la migration d’une espèce d’oiseaux, d’un genre de fauvette, qui fréquente les zones humides, ce qui signifie qu’il niche dans la région, comme celle également de l’accenteur mouchet. Deux découvertes qui viennent enrichir le déjà exceptionnel patrimoine naturel de la région. Quant aux fleurs, « on en a jamais vu autant comme cela d’un seul coup. Cela n’existe que chez vous », diront les ornithologues.

A leur départ, hier, les touristes belges n’ont pas été avares en éloges sur l’organisation et l’encadrement du séjour. « Attendez-vous et préparez-vous à avoir du monde », ont-ils prédit à leurs partenaires algériens. Et d’ajouter : « Gardez bien ce trésor inestimable et ne faites pas comme nous, surtout avec les autoroutes, il n’y a presque plus d’oiseaux chez nous ».

Un seul point noir, cependant, à ce tableau, et qui a sérieusement contrarié ces observateurs de la nature : ils se sont vus confisquer leurs jumelles, indispensable instrument d’observation, par les douaniers. C’est la réglementation, certes, mis elle est arrivée à décourager les plus entreprenants de ces visiteurs d’un genre particulier, qui sont des millions en Europe.



Article de Slim Sadki d’El Watan du 8/6/2008
Par Abdelouahab Karaali


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