Algérie - 02- Origines

Origine et légende de Yennayer



Origine et légende de Yennayer

Yennayer (Yennar dans l'Aurès) fêté en Algérie et dans les pays de l'Afrique du Nord, et même dans certains autres pays tels-que les Îles Canaries.
Yennayer qui correspond au 12 janvier du calendrier grégorien, et qui coïncide au début du calendrier agricole chez les Amazighs, est essentiellement fêté par des traditions et rîtes agraire, surtout en Algérie. Il correspond au premier jour de janvier du calendrier julien, décalé de 11 jours par rapport au calendrier grégorien.
En Algérie, la célébration du nouvel an Amazigh (Berbère) est une tradition bien ancrée dans la mémoire collective, bien plus qu'une même, c'est un véritable symbole de fierté, et d'appartenance identitaire. L’an 950 avant Jésus-Christ et qui correspond à la date où le roi berbère Chachnaq 1er (ⵛⴻⵛⵓⵏⴽ) (orthographié également Chichnaq, Chichneq, Sheshonq) fût intronisé pharaon d’Égypte et fonda la XXIIème dynastie qui régna sur l'Égypte jusqu’à l’an 715 avant Jésus-Christ.. Ce roi berbère avait réussi à unifier l’Égypte pour ensuite envahir la Palestine. On dit de lui qu’il s’empara des trésors du temple de Salomon à Jérusalem en 926 avant Jésus-Christ. Cette date est mentionnée dans la Bible et constituerait, par-là-même, la première date de l’histoire berbère sur un support écrit. Le roi Sheshonq est évoqué dans la Bible sous le nom de Sésaq et Shishaq (שִׁישַׁק) en hébraïque ancien.
C’est la seule fête non musulmane commune à tous les peuples d’Afrique du Nord.
«Ad ffãen iberkanen, ad kecmen imellalen». Par cet adage est annoncé le premier jour de l’An «ixef useggwas» ou Yennayer. Ce moment marquant la séparation entre deux cycles solaires, passage des journées courtes, «noires» aux journées longues, «blanches», est fêté dans la quasi-totalité des régions du Nord de l’Afrique, notamment en Algérie.
Et le mot Yennayer: Yen Ayyar. Yen: le chiffre 1 (Yiwen:yen) et Ayyur: lune, en tout ça donne première lune ou premier mois. l'an zéro du calendrier amazigh (Berbère) les premières manifestations connues de la civilisation amazighe (berbère), au temps de l’Égypte ancienne, lorsque le roi Berbère Chechonq Ier (Cacnaq de la bible), fondateur de la XXIIe dynastie égyptienne monta sur le trône et devînt pharaon en Égypte.
Depuis les temps immémoriaux, le peuple d’Afrique de Nord célèbre, chaque année et chacun à sa manière et ses possibilités, cet événement ancestral.
La célébration de ce rite ne se limite pas aux régions berbérophones, comme la Kabylie, les Aurès, le Chenoua, le M'zab, le Tassili ou le Hoggar...,etc l’événement est marqué à travers tout le territoire national, notamment dans les grandes villes telles que Oran, Constantine, Annaba, Alger, Tlemcen, Blida, et bien d’autres encore moins importantes, cette date donne lieu, dans différentes régions du pays, à des festivités folkloriques...
Deux points communs subsistent toujours à travers les différentes célébrations:
1. Le premier, très symbolique et surtout profondément affectif, Yennayer est marqué dans certaines régions d'Algérie par le changement de certains décors et habitudes afin de débarrasser la maison des aléas de l’année écoulée et la placer sous le signe de l’abondance.
Symbole de longévité, on procède à la première coupe de cheveux aux petits garçons comme on taille les arbres à la même période. Cela dit, dans certaines régions berbérophones, on dit que l’enfant est comme un arbre, une fois débarrassé des mauvaises influences, il poussera plus fort et plus énergiquement. Bien que Yennayer est porteur de belles choses, il est aussi émaillé de quelques interdits: ne pas balayer pour ne pas chasser les bonnes influences, ne pas sortir le feu (les braises) de la maison et s’abstenir de prononcer des mots de mauvais augure tels que misère, sécheresse, faim, etc.
2. Le second point aussi important tient au partage du repas du soir.
«Imensi n’Yennayer». Marqué par un rite d’émulation, sacrifice propitiatoire, destiné à expulser les forces maléfiques (asfel).
D’où cette expression ancienne qui dit: «S idem ad ifeã lhem (Avec le sang disparaîtra le malheur).» La coutume veut que l’occasion soit estampillée d’un cachet particulier en priant les forces divines de fertiliser la terre, source de profusion et de prospérité. Toutefois, le plat préféré est le couscous (ou Rechta dans l'Algérois) préparé au bouillon de volaille que certains préfèrent égorger eux-mêmes par respect aux vertus prophylactiques assignées au sacrifice. Au bouillon qui doit comporter des légumes secs, on évite des produits épicés ou amers qui pourraient s’avérer d’un mauvais présage pour le reste de l’année, voire sécheresse et incendie des récoltes.
À ce plat, on peut ajouter un autre constitué par des crêpes (aheddur, tiãrifin, acebbwad) et des beignets (tihbulin, lesfendj, lexfaf). Imensi n Yennayer est un repas de famille, on met à part ce qui revient aux filles mariées au dehors, et on dispose pour ce souper communiel les cuillères des absents.
La fête du Nouvel An Berbère est, avant tout, une valeur-symbole profondément ancrée dans la mémoire collective algérienne bonifiée par un écheveau de mythes, légendes et histoires qui s’entremêlent et que sociologues et historiens n’ont pas fini de démêler. En Algérie des légendes se sont tissées autour de Yennayer et des contes sont nés d’histoires aussi vieilles que le calendrier grégorien.
Dans certaines régions d'Algérie, une des plus connues est l’histoire de cette vieille femme (Tamãart ou Laâdjouza) qui, sortant un jour de soleil et croyant l’hiver passé, s’était moquée de lui. Elle se délectait. S’adressant à Yennayer, elle lui dit: «Yennayer mon ami, tu nous a quittés sans faire aucun mal», Yennayer furieux, demanda à Fourar, premier mois du printemps, de lui prêter deux jours pour se venger.
«Je t’en prie, Fourar mon ami, Prête-moi l’un de tes jours, Que je châtie la chèvre impudente, Et lui mette la tête dans le feu» Fourar lui prêta une journée.
Aussitôt le ciel se couvrit de nuages, tonnerre et éclairs éclatèrent, puis la grêle et la neige se mirent à tomber. Le vent de son côté brisait tous les arbres.
Alors la vieille, qui était restée dehors avec ses chèvres, fut transie de froid et mourut. Et selon d’autres versions, a transformé la femme en une statue de pierre. C’est à la suite de cela que le dernier jour de Yennayer est dit «l’emprunté».
Le mois de Fourar a un jour de moins que les autres mois. En somme, Yennayer, une tradition encore vivante de nos jours avec ses rites, ses douceurs et sa symbolique, incarne le passage d’une étape à une autre...


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