Dérivé du grec «geno» (race) et du suffixe latin -cide (du latin «caedere», tuer), le terme de génocide fut inventé en 1944 par Raphael Lemkin, un juif polonais, conseiller au secrétariat américain à la Guerre, pour désigner les crimes commis par les nazis sur les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est utilisé pour la première fois dans un cadre juridique par le tribunal militaire international de Nuremberg en 1945, au moment de la mise en accusation des responsables nazis, finalement condamnés pour crimes contre l'humanité. Dans le droit international, le génocide est reconnu depuis 1948 par la Convention des Nations unies. Celle-ci énumère une série de crimes, dont le meurtre, qui le constituent à condition d'être commis «avec l'intention de détruire en tout ou en partie un groupe national, ethnique, racial ou religieux».
Le massacre de centaines de milliers d'Arméniens en 1915 a été reconnu en 1985 comme un génocide par les Nations unies. Bien que le Parlement européen ait reconnu dès 1987 le génocide arménien, seules la France (en 2001), la Suisse (Conseil national, en 2003, contre l'avis du gouvernement), la Belgique (1998) et la Grèce ont fait de même en Europe. Le génocide du Rwanda, qui a fait 800 000 morts parmi les Tutsis et les Hutus modérés en 1994, selon l'ONU, a donné lieu à la création du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha. Celui-ci a prononcé depuis 1998 une vingtaine de condamnations pour génocide ou complicité. Le massacre de Srebrenica (est de la Bosnie), au cours duquel quelque 8000 garçons et hommes musulmans avaient été exécutés en 1995 par les Serbes de Bosnie, a été reconnu en 2007 comme génocide par la Cour internationale de justice (CIJ), plus haut organe judiciaire des Nations unies. Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a prononcé plusieurs condamnations pour ce génocide.
A Pnom-Penh, trois anciens responsables du régime cambodgien des Khmers rouges (1975-79) sont jugés pour génocide et crimes de guerre par un tribunal parrainé par l'ONU. Le président soudanais Omar El Béchir fait l'objet d'un mandat d'arrêt pour génocide de la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis sur la population civile du Darfour. Une commission d'enquête des Nations unies avait conclu en 2005 que si des crimes contre l'humanité avaient été commis au Darfour, il ne s'agissait pas de génocide, en l'absence de réelle intention génocidaire au niveau du gouvernement central. La Cour pénale internationale (CPI) à La Haye est le seul tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide commis depuis 2002.      Â
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Posté Le : 25/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : AFP
Source : www.elwatan.com