Algérie

Orientations du Président dans le domaine de la santé: «La séparation entre les gestions administrative et médicale» bien accueillie


Malgré les investissements publics importants, la gestion dans le secteur de la santé a été, tout le temps, pointée du doigt. C'est pourquoi, il est urgent de réorganiser le secteur en définissant les tâches et les responsabilités de chaque intervenant.Les professionnels de la santé ont évoqué à maintes reprises le plein pouvoir des gestionnaires des établissements de santé, qui, parfois, en raison de la charge des tâches administratives, trouvent des difficultés à combiner entre ce qui est administratif et ce qui est purement technique et médical. Les hautes autorités du pays en sont conscientes. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, lors de la réunion du Conseil des ministres qu'il a présidée dimanche dernier, que le principal problème du secteur de la santé ne concerne pas la structuration, mais plutôt la gestion et que la réforme doit se poursuivre tout au long de l'année et non pas pendant une période définie. Le chef de l'Etat a même donné des orientations pour séparer la gestion administrative et la gestion médicale, et se diriger vers la spécialisation des hôpitaux pour créer des pôles de soins en mesure de contribuer à desserrer l'étau sur les hôpitaux au niveau national.
Et de soutenir la spécialisation des hôpitaux par la signature de contrats avec des hôpitaux internationaux spécialisés, en vue de prendre en charge en Algérie les opérations chirurgicales des cas complexes nécessitant des soins spécifiques. Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat autonome des praticiens de santé publique (SNPSP), a affirmé au Quotidien d'Oran que la séparation entre la gestion administrative et la gestion technique et médicale s'avère une nécessité. Et d'affirmer que selon l'organisation actuelle, les gestionnaires ont plein pouvoir dans la gestion des structures de santé. Il ajoute que cette notion de séparation entre ce qui est administratif et ce qui est médical est déjà adoptée dans le secteur privé en Algérie et ailleurs dans les pays occidentaux. Il explique que le plus souvent, le conseil médical n'a pas le pouvoir de décision parfois même dans des questions purement techniques.
Car, conformément à la réglementation, les conseils scientifiques et médicaux ont un rôle consultatif. Et en cas de désaccord entre l'administration et ces conseils, c'est le gestionnaire administratif qui a le dernier mot. Cette nuance doit être rectifiée pour pouvoir séparer la gestion administrative de la gestion médicale, selon le Dr Merabet. Autrement dit, il suffit d'accorder une attribution claire aux comités scientifiques dans la prise de décision, dans les questions purement techniques et médicales. Et ce, au lieu de leur donner juste la possibilité de faire des propositions, dont certaines risquent de ne pas être prises en considération par le gestionnaire administratif. Contacté par nos soins, le président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Ghachi, a émis certaines réserves en précisant qu'il faut bien étudier cette démarche qui vise à séparer la gestion administrative de la gestion médicale. Et ce, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs commises. Il dira, certes, qu'il faut séparer entre l'administratif et le médical, parce qu'il y a parfois des problèmes, mais il ne faut pas non plus, dit-il, donner plein pouvoir aux médecins au détriment des autres corps de santé, notamment les paramédicaux. Il précise qu'il y a dans l'organisation actuelle, seulement un coordinateur paramédical, que ce soit dans le conseil administratif ou dans les conseils consultatifs et médicaux. M. Ghachi a affirmé que son syndicat est pour la présence de 3 à 4 paramédicaux dans les conseils consultatifs et les conseils médicaux.
Pour ce qui est de la spécialisation des hôpitaux, le Dr Merabet a affirmé que son syndicat est pour la régionalisation des offres de soins spécialisés, notamment pour un pays vaste comme le nôtre. Et de souligner que la création de pôles de soins est primordiale si on veut assurer l'accès aux soins à tous les Algériens sans exception. Et d'ajouter que ces pôles doivent exister et répondre aux besoins de la population. « Nous sommes d'ailleurs condamnés à introduire dans la carte sanitaire, qui est en cours d'élaboration et qui sera présentée en ce début d'année, selon nos informations, cette option de pôles de soins».
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