Organisée au village Lemsella La fête de la figue revient cette semaine

Organisée au village Lemsella dans la daïra de Bouzeguène, cette manifestation qui attire un grand monde a été suspendue durant ces dernières années. Mais cette année, grâce à la volonté et la ténacité des villageois, la figue retrouve son lustre dans ce village mythique où l'olivier prend une place prépondérante dans chaque famille. La fête du figuier de Lemsella a également le mérite de remettre au goût du jour le rôle du figuier dans le développement de l'agriculture de montagne et chemin faisant de la croissance des exportations hors hydrocarbures. La figue est un produit très prisé dans le monde. Ce qui le place parmi les produits capables de trouver de nombreux débouchés sur les marchés internationaux.
Cependant, au-delà de l'importance économique du figuier mise en surbrillance par cette fête du village Lemsella, il y a lieu de signaler désormais un autre sérieux problème auquel va sans nul doute faire face cet arbre au fruit succulent. La manifestation est l'occasion de faire une halte pour la réflexion sur les moyens et les techniques à mettre en place afin de permettre au figuier de résister aux changements climatiques. C'est là, selon plusieurs producteurs, la problématique qu'il faudra traiter lors des manifestations de ce genre. Depuis quelques années, les fortes chaleurs impactent grandement le rendement du figuier qui trouve visiblement du mal à résister aux fortes chaleurs.
Sur le terrain, les conséquences commencent déjà à apparaître. La production diminue à vue d'oeil d'année en année. À présent, beaucoup de figuiers ont disparu à cause du réchauffement climatique bien que ce phénomène ne soit pas l'unique raison. Outre l'abandon de cette culture par de nombreuses familles du fait du morcellement des terres et de l'absence d'une vision claire et à long terme de la politique agricole de montagne, le figuier s'avère peu résistant aux changements climatiques amenant une hausse sensible des températures. Selon des témoignages, les fruits tombent avant de mûrir à cause de la chaleur. Ce qui cause une baisse drastique de la production.
Outre la nécessité d'une sérieuse réflexion sur les moyens et les techniques à mettre en place pour permettre au figuier de s'adapter aux nouvelles donnes climatiques, il y a lieu aussi de mettre à profit cette fête pour une autre réflexion sur la commercialisation de la figue et de la figue sèche tant au niveau interne qu'au niveau international. D'abord, il est visible à présent que la figue ne trouve pas beaucoup d'acheteurs sur le plan interne à cause de son prix qui dépasse l'entendement. Cédée à 400 dinars le kilo, la figue fraîche se réduit à quelques vendeurs sur les trottoirs faute de prix raisonnables et d'absence d'industrie d'emballage et de circuit de vente efficients. La figue sèche quant à elle est vendue à des prix exorbitants dépassant les 2000 dinars le kilo. Au niveau international, il n'est pas encore temps d'en parler car il faudra d'abord organiser la commercialisation au niveau interne.
Enfin, il convient de noter que cette configuration nationale et internationale donne à la fête de la figue de Lemsella toute son importance. La manifestation s'étendra, au grand bonheur des amoureux de la figue, à la fin du mois d'août. D'ici là, on saura avec plus d'exactitude les capacités du figuier à résister aux chaleurs caniculaires