Algérie

Organisation des cultes De nouvelles lois pour les non-musulmans en Algérie



Si les effets de «l'évangélisation» réelle ou virtuelle ont fait mode untemps en Algérie, amplifiée par des reprises médiatiques et des mises au pointde ministères, la réponse par la «loi» a été stricte.En complément des textes du 28 février 2006 sur la gestion des cultes nonmusulmans en Algérie, la dernière édition du Journal Officiel fait état denouvelles mesures. Il s'agit principalement d'undécret qui «détermine les conditions et les modalités de déroulement desmanifestations religieuses des cultes autres que musulmans», selon le texte.Ainsi, il est désigné comme tel le «rassemblement momentané de personnes,organisé dans les édifices accessibles au public, par des associations àcaractère religieux» et qui, désormais, ne peut avoir lieu qu'après unedéclaration préalable du wali, cinq jours au moins avant la date prévue pour ledéroulement de la manifestation. Toujours selon ce décret, la déclaration doitêtre strictement détaillée, comportant les «noms, prénoms et domiciles desprincipaux organisateurs» et signée par trois d'entre eux, jouissant de leursdroits civiques. Par ailleurs, la même déclaration doit préciser l'objet de lamanifestation, «la dénomination et le siège de l'association ou desassociations organisatrices, le lieu de déroulement de la manifestation, lejour, l'heure et la durée de son déroulement, le nombre envisagé departicipants, les moyens prévus pour en assurer le bon déroulement, etc. » Parla suite, l'autorisation est délivrée après un récépissé qui porte, entre autres,les «numéros des pièces d'identité des personnes ayant fait la déclaration» etqui doit être présenté à toute demande des autorités par la suite. Enfin, etselon le texte de ce décret, le wali garde autorité absolue pour demander auxorganisateurs de changer de lieu pour leur manifestation ou de l'interdire. Ils'agit-là donc d'une suite «technique» de l'ancienne ordonnance qui a étéprésentée à l'APN à l'époque où le débat sur les «campagnes» d'évangélisationavait fait l'actualité nationale et provoqué des polémiques qui ont impliquéjusqu'au ministère des Affaires religieuses auteur de plusieurs réactions duressur ce phénomène. La loi, inédite dans le paysage confessionnel algérien, avaitaussi provoqué des réactions de quelques milieux religieux occidentaux et dequelques sphères politiques étrangères qui avaient indirectement fait le procèsd'une sorte de restriction des libertés religieuses en Algérie, comme ce fut lecas avec le rapport d'un State Department US, à cette époque. Les milieux chrétiensalgériens, bien que non exclusivement visés, n'ont cependant pas réagi tropnégativement aux nouvelles dispositions là où des «chefs» religieux de cescourants, plus ou moins visibles, avaient tenté des explications et des misesau point pour faire la différence entre les chapelles oeuvrant dans le cadre decampagnes de reconversions clandestines et celles qui se sont largementintégrées à la culture algérienne et à ses traditions identitaires. Lesnouvelles mesures n'influant guère sur des habitudes de discrétions déjà encours dans ces milieux.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)