« Les femmes victimes de viol devraient avoir le choix d'interrompre la grossesse ou non afin d'éviter des conséquences plus périlleuses à la mère et à l'enfant », estime le président du conseil national de l'Ordre des médecins, le docteur Mohamed Berkani Bekkat, dans une déclaration à El Watan Week-end.
L'avortement en Algérie est strictement interdit : l'article 304 du code pénal stipule « Quiconque par aliments, breuvages, médicaments, man'uvres, violence ou par tout autre moyen, a provoqué ou tenté de provoquer l'avortement d'une femme enceinte ou supposée enceinte qu'elle y ait consenti ou non est puni d'un emprisonnement de un an à cinq ans et d'une amende de 500 à 10 000 DA. Si la mort en résulte, la peine est la réclusion de dix à vingt ans. » Ainsi, chaque femme enceinte n'a pas le droit de mettre un terme à sa grossesse, excepté dans quelques cas comme l'ITG (interruption thérapeutique de grossesse) afin de sauver la vie de la femme (article 308) et sur un avis médical selon lequel le f'tus présente des risques de malformation graves. Dans le cas où il s'agit d'un viol commis dans le cadre d'un acte terroriste, outre l'autorisation des autorités publiques dans ce cas-là, une fatwa a également consenti à l'avortement dans cette situation. Or, aujourd'hui, « nombre de femmes subissent des viols par des ''non-terroristes'' et sont contraintes de recourir à des solutions souvent néfastes pour leur santé et celle du bébé pour interrompre la grossesse dans la clandestinité où la mère n'est pas médicalement et psychologiquement prise en charge », déplore docteur Bekkat. L'interdiction de l'avortement en Algérie est basée sur la charia. Pourtant, pour cette dernière, l'avortement n'est considéré comme illicite qu'à partir du quatrième mois de la grossesse, période à laquelle le f'tus prend la forme humaine. « La religion tolère l'interruption de la grossesse avant le quatrième mois, alors pourquoi s'entête-t-on à contraindre la femme violée à porter un enfant dont l'avenir est incertain. Ce qui engendre des fléaux qui prennent racines dans notre société tels que l'infanticide et le suicide. La loi de l'avortement doit être révisée pour les femmes violées en dehors du cadre du terrorisme », insiste-t-il. Par ailleurs, le président du CNOM a soulevé le vide juridique autour de l'article 308, autorisant l'G dans le cas où le f'tus menace la vie de la mère. « La loi ne précise pas le genre et le degré des déformations nécessitant interruption de la grossesse, afin de juger de la viabilité de l'enfant et ceci crée une certaine confusion dans le corps médical », précise-t-il.
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Posté Le : 13/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : LamiaTagzout
Source : www.elwatan.com