Algérie

Orascom Telecom augmente son capital et se scinde en deux: Le plan de bataille de Sawiris



Après la validation par le con seil d'administration de VimpleCom de l'accord de fusion avec Wind Telecom, Naguib Sawiris déploie son plan de bataille pour les prochains mois. Le groupe Orascom Telecom Holding a annoncé qu'il allait augmenter son capital de 7,5 milliards de livres égyptiennes à 14 milliards, soit 2,35 milliards de dollars. Il prévoit en outre de scinder l'entreprise en deux sous la dénomination d'Orascom et Orascom Telecom. Une assemblée générale ordinaire des actionnaires et une autre extraordinaire sont convoquées pour le 13 avril prochain afin de faire approuver la démarche. L'un des principaux objectifs de l'augmentation du capital est de financer la dette.

 Le groupe de Naguib Sawiris n'a pas donné plus de détails. Mais il est clair qu'il s'agit d'être dans une situation d'aisance financière dans la perspective, éventuelle, d'une bataille dure et longue autour de Djezzy. La validation, le 17 mars dernier, par l'assemblée générale du russo-norvégien VimpleCom de la fusion avec Wind Telecom (qui détient 51,7% du capital d'Orascom Telecom Holding) a déjà eu pour effet d'améliorer la situation. Les spécialistes notaient après l'entérinement de la fusion que la position financière du groupe Orascom Telecom - interdit de transfert de dividendes en Algérie depuis 2009 - était devenue meilleure. L'accord permet en effet de lever les appréhensions au sujet des grosses dettes d'Orascom Telecom estimées à 3,3 milliards de dollars et qui arrivent à échéance. Le groupe de Naguib Sawiris qui a fixé à 7,8 milliards de dollars le prix de base de Djezzy a clairement indiqué que l'approbation de l'accord de fusion avec VimpleCom - en dépit de l'opposition acharnée des actionnaires norvégiens de Telenor - est de nature à renforcer sa capacité de négociation face au gouvernement algérien.

Amélioration du pouvoir de négociation face à Alger

L'argument est également développé dans le document adressé aux actionnaires pour les inciter à approuver l'augmentation du capital et la création de deux entités. Cela, lit-on, permettra « une amélioration de la position d'OTH dans la négociation avec le gouvernement algérien pour parvenir à une issue favorable en ce qui concerne les actifs algériens ». De fait, outre l'apport financier de la fusion avec VimpleCom (la transaction est estimée à plus de 6,6 milliards de dollars), le groupe Sawiris a également engrangé 1,2 milliard de dollars de la cession de 50% qu'il détenait dans le groupe Tunisiana.        Avec l'augmentation du capital, le groupe se retrouve dans une situation qui lui permettrait, selon les analystes, d'envisager le recours à l'arbitrage malgré le risque d'une procédure longue.

Le groupe égyptien est désormais en attente des conclusions que livrera, fin mai, le cabinet Shearman & Sterling LLP France, désigné par le gouvernement algérien d'estimer la valeur de Djezzy et pour l'accompagner dans l'opération d'acquisition de l'entité. Récemment, le ministre algérien de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, s'est dit certain que le groupe OTH « qui est coté en Bourse, ne va pas recourir à un arbitrage international, pour la simple raison qu'une telle chose lui induirait un effet négatif». A voir le plan de bataille de Naguib Sawiris, le ministre est peut-être trop optimiste.




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