Dans un communiqué, rendu public hier sur son site Web, Orascom Telecom
Holding (OTH) affirme réagir aux «spéculations de la presse» à propos d'«une
éventuelle transaction concernant certaines de ses entreprises». Orascom
confirme que «sa société mère, Weather Investments SpA, est en discussion avec
MTN Group», l'opérateur sud-africain de téléphonie mobile, et estime que ces
discussions «peuvent conduire ou non à une transaction relative à l'acquisition
d'Orascom et/ou de ses entreprises par MTN».
Le communiqué ne fournit aucun
autre détail sur les négociations et précise qu'au besoin une «annonce sera
faite en temps utile». «En conséquence, ajoute le communiqué, Orascom a demandé
à la Bourse égyptienne de rétablir la négociation sur ses actions». Pour
rappel, la Bourse égyptienne avait suspendu, le 26 avril dernier, la cotation
du titre d'Orascom, à la demande de cette dernière, dans l'attente de la
publication, prévue le lendemain, «d'informations cruciales».Le jour même de la
publication de ce communiqué, le ministre des Finances, Karim Djoudi, interrogé
par l'APS, a réaffirmé la position algérienne relative au droit de préemption
sur toute cession de l'opérateur Orascom Télécom Algérie à un opérateur
étranger. «L'Etat a élaboré des lois qui sont faites pour être appliquées. Nous
avons des dispositions et nous veillerons à ce qu'elles soient appliquées»,
a-t-il déclaré. «Nous avons été très clairs en ce qui concerne les relations
que nous entretenons avec les sociétés qui sont en partenariat (avec
l'Algérie)», a-t-il poursuivi, tout en précisant que «les lois relatives à
l'investissement et à la cession de participations à des parties tierces
étrangères, accordent à l'Etat algérien trois éléments essentiels». Ainsi,
quand il s'agit de cession de participations par une société étrangère activant
en Algérie, «le premier élément est que la loi (dispose) que l'Etat a un droit
de préemption, le second élément est que nous avons la possibilité de prendre
51% du capital, et le troisième élément est que toute transaction qui est
opérée en Algérie sur des actifs par des non-résidents, donnera lieu à un
payement de 20% de plus-values réalisées», a-t-il détaillé. Autrement dit, «s'il
y a une opération de cession, nous prendrons 51% du capital, nous exercerons
notre droit de préemption et nous fiscaliserons de 20% les plus values
réalisées», a-t-il précisé. «J'ai eu à faire part de ces points aux sociétés
concernées», a-t-il fait savoir. A la question de savoir si l'Etat algérien
pourrait aussi faire valoir ce droit même dans le cas d'une fusion ou d'une
augmentation du capital de la société mère par une opération d'achat d'actions
à l'international effectuée par une firme étrangère, l'argentier du pays a été
catégorique dans sa réponse: «Djezzy est une société de droit algérien et obéit
aux droits et aux normes algériens».
Djoudi a donc réitéré sa position
exprimée le mois dernier, lorsqu'il avait mis en garde contre tout manquement à
la législation ce qui, selon lui, rendrait toute transaction éventuelle nulle
et non avenue. La série de rumeurs portant sur la vente de Djezzy, les démentis
d'Orascom et les réactions des pouvoirs publics algériens ont commencé depuis
novembre dernier, lorsque l'opérateur avait annoncé avoir fait l'objet d'un
redressement fiscal de 596,6 millions de dollars réclamés par l'administration
fiscale algérienne pour des irrégularités comptables portant sur les exercices
de 2005 à 2007. Orascom avait, à maintes reprises, nié sa volonté de vendre sa
filiale algérienne. La dernière en date remonte au début du mois dernier
lorsque le P-dg du Groupe Orascom, Naguib Sawiris, avait formellement démenti
les informations faisant état de l'ouverture de capital de l'opérateur de
téléphonie mobile OTA, au profit d'Etisalat (Emirats arabes unis). Tout en
interjetant appel devant la justice contre cette décision fiscale, Orascom a
payé, en plusieurs tranches, la quasi totalité de cette somme. Le paiement des
pénalités restantes, d'un montant de 25 millions de dollars, «a été suspendu
jusqu'à la décision finale du tribunal administratif sur le fond dans cette
affaire».
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Posté Le : 29/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com