La saison
balnéaire se résume à juillet en 2011. Cela n'arrange rien aux tarifs pratiqués
sur la longue côte à l'ouest d'Oran. De nouveaux hôtels arrivent en renfort. Mais
la détente sur les prix n'est pas pour bientôt. Le ministre du Tourisme Smaïl Mimoun l'admet à demi-mot.
Il propose de développer
les camps de toile. Et de patienter. Pourtant que la mer est belle…
Le Syphax, paisible
complexe balnéaire qui fait face à l'île de Rachgoune
sur la somptueuse embouchure de la
Tafna (Beni Saf) affiche déjà
complet. Tous les bungalows sont occupés et /ou réservés pour le mois de
juillet, indique le réceptionniste. Les prix oscillent entre 210 000 à 330 000
dinars le mois. «Cela fait cinq ans que je passe mes vacances en Tunisie. Cette
année, j'ai choisi le littoral de Aïn Témouchent (80
km à l'ouest d'Oran)», explique un père de famille venu
de Chlef. «J'ai a loué pour 15 jours. Les enfants
sont très satisfaits, j'aurai voulu prolonger le séjour, mais c'est trop cher
pour moi», avoue-t-il. A Beni Saf, à sept kilomètres
de là, la pleine ambiance estivale pointe lentement. «Il faut attendre le mois
de juillet», estime un restaurateur. Pour lui, le nombre de touristes a baissé
par rapport à l'année dernière. L'absence d'infrastructures hôtelières
«détourne» les touristes. L'Hôtel Siga et l'Auberge de
jeunes, près de la plage du puits en contrebas de la ville, «ne peuvent faire
face à la demande». Les autres établissements hôteliers ne seraient pas aux
normes de la profession. L'entame de la saison est l'affaire des voisins
oranais et tlemceniens comme l'indique les plaques
d'immatriculation des voitures. Au pic de la saison la fréquentation du pôle
Beni Saf-Rachgoun se diversifie avec le renfort
d'Algérois et des «sudistes». A Oran, le complexe les Andalouses est animé en cette fin de juin. Le prix des chambres n'est
pourtant pas très engageant. 45 000 dinars la nuitée pour la double 35 000
dinars pour la single. Et ce ne sont pas encore les tarifs de la haute saison, comme
s'empresse de le préciser la direction du complexe. Une haute saison réduite à un
seul mois cet été. Le ramadan en août met la pression sur juillet. Et ses
tarifs.
Tourisme domestique
en attendant les étrangers
Les touristes
étrangers auraient pu allonger la saison de part et d'autre de juillet. La
destination Algérie est classée «trop chère» par les touristes européens, explique
Abdelhak, guide touristique depuis 2004. «Air Algérie
applique des tarifs dissuasifs. Il n'y a que les hommes d'affaires et les
nostalgiques de l'Algérie qui osent venir en Algérie». Les pieds-noirs viennent
en «pèlerinage» donc ils ne pensent pas aux coûts. La virée sur la montagne du Murdjadjo pour visiter Santa Cruz,
n'a pas de prix pour un Européen natif d'Oran. Le parc hôtelier de la capitale
de l'Ouest algérien a encore été renforcé par l'ouverture de nouveaux
établissements. Il s'agit surtout de l'hôtel Ibis (deux étoiles) et du complexe
New Beach du groupe Belazzoug.
Ces deux hôtels privés ont été inaugurés officiellement, le 25 juin par M. Smaïl Mimoune, ministre du
Tourisme et de l'Artisanat. Mais attention, «le tourisme domestique» est la
priorité du ministre. Fatalité ou bon sens ? «Nos capacités d'accueil sont ce
qu'elles sont et les hôtels ne poussent pas comme des champignons. Il faut du
temps pour les développer» rétorque le ministre lorsqu'il est interpellé sur la
faiblesse des infrastructures et leur corollaire, la cherté des prestations. Smaïl Mimoun suggère, en attendant, aux operateurs
de s'orienter vers les camps de toile. Une option, selon lui, en vigueur un peu
partout dans le monde et qui permet de faire face au double problème de la
cherté des prix et des capacités d'accueil.
Tlemcen arrive dans
le haut de gamme
Le directeur
général de l'Office national du tourisme (ONT), M. Mohamed
Amine Hadj Saïd, présent à Oran lors de la célébration de la journée mondiale
du tourisme, soutient de son côté que les agences de voyages algériennes sont
de plus en plus professionnelles. Il a cité, entre autres, Zenata
voyage qui a organisé récemment un circuit réussi englobant les sites d'Oran, Aïn Témouchent et Tlemcen. La
wilaya de Tlemcen n'est pas en reste dans l'effort de rattrapage côté
infrastructures. Lors du récent Eductour, organisé
par le ministère du Tourisme, deux nouveaux établissements hôteliers ont été
inaugurés. Le Pomaria ( 2
étoiles) propose des chambres allant de 3000 dinars à 4000 dinars la nuitée. La Renaissance, un hôtel
de 5 étoiles dépendant de la chaîne Mariott, est
édifiée sur le plateau de Lalla Setti,
sur les hauteurs de la ville. Renaissance ouvrira ses portes à partir du mois
de juillet. Il devait l'être avant l'inauguration de l'évènement «Tlemcen
capitale de la culture islamique» en avril dernier. Son directeur général
propose des chambres à hauteur de 12 000 dinars la nuitée. Une boîte de nuit de
standing mondial est prévue en annexe du palace. Mustapha, guide touristique de
la capitale des Zianides estime que Tlemcen n'a pas
besoin de 5 étoiles : «les touristes ont juste besoin de structures d'accueils
propres et paisibles». Les promoteurs du Mariott de
Tlemcen ne pensent pas ainsi. Grâce à l'autoroute Est-ouest, il compte attirer
des clients de tout le pays, pour faire du tourisme de haut de gamme, «sur un
des plus sites les plus beaux d'Algérie».
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Posté Le : 28/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Farouk Djouadi: Reportage
Source : www.lequotidien-oran.com