La situation a failli dégénérer en émeutes jeudi à Oran, n'était-ce l'intervention des service de l'ordre qui ont réussi à maîtriser la situation et à calmer les esprits surchauffés de centaines d'habitants du quartier des Planteurs. Hier encore, des dizaines de familles, mécontentes, ont organisé une marche conclue par un sit-in devant la daïra d'Oran. Pendant plus d'une heure, ils bloqueront le boulevard Front de mer à la circulation, en présence d'importantes forces de police anti-émeutes. Â A l'origine de ce mécontentement, une opération de répartition des logements (F2 et F3) entre les bénéficiaires organisée jeudi au Palais des sports d'Oran. Les échauffourées qui ont éclaté à l'intérieur comme à l'extérieur de cette infrastructure sportive n'ont pas été sans rappeler une opération similaire organisée l'année dernière à la même période. Dans un souci de transparence, les responsables de la daïra d'Oran avaient décidé de rassembler l'ensemble des bénéficiaires au niveau de cette infrastructure pour procéder à un tirage au sort, pour répartir les quelque 1.000 logements réalisés au niveau des sites de Haï El-Yasmine et Haï Ennour, dans la commune de Bir El-Djir et qui devraient accueillir ces familles. Â L'opération s'inscrit dans le cadre de la restructuration du quartier des Planteurs qui prévoit, pour cette deuxième tranche, le relogement de quelque 1.000 familles. La daïra d'Oran avait à répartir entre ces familles, 500 logements de type F2 et 500 autres de type F3. Au fil du tirage au sort, la grogne des représentants des familles ne cessait de croître, avant que ces derniers ne laissent éclater leur colère. A l'intérieur du Palais des sports où étaient rassemblés les bénéficiaires, le calme précaire qui avait marqué le début de l'opération a vite laissé place à une véritable anarchie. Du coup, les protestataires assis dans les tribunes s'en prendront directement aux chaises et aux vitres du Palais des sports, qui voleront en éclats, avant d'envahir le terrain et d'interrompre l'opération. Â Dans la confusion, certaines personnes, notamment des femmes âgées, perdront connaissance et seront évacuées par le SAMU vers les urgences. Les responsables présents, pour leur part, n'auront leur salut que grâce à l'intervention des policiers, présents en grand nombre à l'intérieur et à l'extérieur du Palais des sports, qui réussiront à les évacuer. L'opération sera interrompue pendant plus d'une heure, pour reprendre dans un climat toujours surchauffé. Dehors, les centaines de personnes qui avaient accompagné leurs familles avaient pris le relais en manifestant leur colère par des cris et des jets de pierres qui cibleront l'édifice et les agents de l'ordre. Â De nombreuses familles, notamment les exclues du relogement, ont préféré de leur côté se diriger carrément vers le siège de la daïra puis de la wilaya pour organiser des rassemblements. Ces dernières rejoindront plus tard le Palais des sports, encadrées par les services de l'ordre. Â Selon des représentants des familles, la colère des bénéficiaires «est tout à fait légitime», car, selon leurs dires, «il est impensable d'affecter une famille de 8 personnes dans un F2 et même dans un F3 et d'en exclure carrément d'autres». Nos interlocuteurs indiquent que la dernière opération de recensement avait fait état de 1.600 familles recensées, alors que seuls 1.000 logements ont été attribués. Les mêmes sources ajoutent que ce sont surtout les familles qui ne sont pas propriétaires, à savoir les locataires, qui ont fait les frais. L'opération de répartition qui a débuté aux environs de 10h00, ne sera achevée que vers 19h00, toujours dans un climat tendu. Elle aura fait des dizaines de mécontents. Ce mécontentement a été une fois encore exprimé par de nombreux habitants, tard dans la soirée du jeudi et dans la matinée d'hier, où de nombreux citoyens, banderoles en main, ont investi les rues du quartier des Planteurs. Â Dans l'après-midi d'hier, quelque 250 personnes ont marché vers la daïra d'Oran avant d'organiser un sit-in et de fermer l'axe routier à la circulation. Sur place, des responsables de la wilaya ont proposé aux protestataires de désigner quatres représentants pour des négociations, aujourd'hui. Aux environs de 16h30, les protestataires se sont dispersés. Ils devront désigner leurs représentants qui rencontreront, en principe, dès aujourd'hui des responsables de la wilaya et de la daïra pour tenter de trouver une solution au problème. Quant aux familles qui auront accepté leurs affectations, elles devront dès aujourd'hui s'adresser aux services concernés pour procéder au paiement des frais exigés. Â On apprendra par ailleurs que le wali d'Oran avait donné des instructions pour la mise sur pied d'une commission pour recueillir et étudier l'ensemble des recours avant l'entame de l'opération de relogement, prévue dans les tout prochains jours. Â Ainsi, le pire a été évité de justesse grâce au calme des agents de l'ordre, qui n'ont pas répondu d'une manière répressive, et à la sagesse de certains habitants du quartier qui sont intervenus pour calmer les protestataires. Ces derniers qui rappellent qu'ils résident dans ce quartier depuis plusieurs années affirment qu'ils n'abandonneront pas les lieux tant qu'un logement décent ne leur sera pas accordé. Pour rappel, l'opération de relogement de la première tranche des familles des Planteurs, l'été dernier, avait été marquée par des échauffourées qui avaient opposé les forces de l'ordre aux mécontents, avant que la situation ne soit maîtrisée. Quelque 1.000 familles avaient été relogées dans le cadre de cette première phase.
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Posté Le : 30/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com