Algérie

Oran : Un enfant de 11 ans tué dans un effondrement


Ghalem Tabet, un enfant de 11 ans, ne pourra pas rejoindre ses camarades de classe la prochaine rentrée scolaire. Ghalem est mort, hier, dans un effondrement, alors qu'il était endormi dans la maison de sa tante au niveau du lieu dit «Terrain Chabat» dans le quartier des Planteurs, à Oran.

«Il était 4 heures du matin, lorsqu'un pan du plafond lui est tombé sur le corps, notamment sur la tête, alors que son oncle Salah a été blessé », raconte avec amertume et émotion Abdallah, l'oncle de la victime. «Ma soeur (la propriétaire de la maison) étant en vacances, avait sollicité mon frère Salah pour garder la maison, notamment la nuit. Ce dernier se faisait accompagner par le petit Ghalem, son neveu. Ghalem était endormi par terre tout juste sous la partie du plafond qui allait s'effondrer. Il a été enseveli par les débris. Salah était endormi sur un lit de camp à quelques centimètres de lui. L'enfant a été écrasé par les morceaux de béton qui tombaient du plafond. Quelques morceaux sont également tombés sur Salah, le blessant au visage», ajoute Abdallah, avant de nous inviter à le suivre pour voir les lieux du drame. En montant les escaliers qui mènent vers la maison du drame, nous remarquons des gouttes de sang par terre; le corps de Ghalem a été évacué par là avant d'être acheminé vers l'hôpital où il a rendu l'âme. Abdallah nous ouvrit la porte de la maison. «On a préféré fermer la maison et laisser les choses telles qu'elles étaient, au cas où les autorités voudraient ouvrir une enquête. On n'a touché à rien», nous dira Abdallah, avant d'ajouter que «jusqu'à maintenant (11 h du matin), personne n'est venu nous voir. C'est un voisin qui a transféré Ghalem à l'hôpital».

La première chose qu'on remarque, une fois à l'intérieur, est le sang séché au seuil de la pièce où est mort l'enfant. A l'intérieur de la chambre, on peut voir l'endroit où était endormie la victime avant d'être ensevelie. Les morceaux du plafond recouvraient le lit. A quelques centimètres de là, le lit complètement détruit de Salah qui s'en est sorti miraculeusement. «Mon neveu a été retiré des décombres par les voisins. Il était complément enseveli», ne cesse de répéter Abdallah.

Rencontré au niveau du domicile mortuaire d'où fusaient des pleurs et des lamentations, pas loin de la maison où a eu lieu l'effondrement, Salah, toujours sous le choc, nous raconte. «J'étais endormi et je me suis réveillé en entendant une forte déflagration et les cris d'un voisin qui m'appelait, me demandant ce qu'il se passait. Le temps de me lever et d'allumer la lumière, je me suis retourné vers le lit de Ghalem. Et j'ai réalisé qu'il était sous les décombres. Le sang coulait à flot de son nez. On l'a évacué à l'hôpital où il a succombé à ses blessures, quelques instants plus tard». Abdallah, les larmes au yeux, enchaîne: «Tout le monde est ému, ses amis du quartier le pleurent. Ghalem était aimé de tous».

Cet incident dramatique rappelle ceux survenus durant la dernière semaine du mois de novembre 2007 où quatre personnes sont mortes dans deux effondrements survenus au lieu dit « Kouchet El-Djir» dans le quartier les Planteurs et au quartier El-Hamri, suite aux intempéries qui ont touché la région durant cette période. A Kouchet El-Djir, le 26 novembre, une sexagénaire est morte dans l'effondrement de sa maison. Le lendemain, trois femmes d'une même famille, la mère âgée de 64 ans et ses deux filles âgées de 44 et 27 ans sont mortes dans l'effondrement de leur maison au 26, rue Izidi Miloud à El-Hamri. Le dossier du vieux bâti ne cesse de susciter un intérêt particulier de la part des autorités publiques que ce soit au niveau local ou de la part du gouvernement. Cependant, Oran continue de perdre une à une ses anciennes bâtisses à un rythme inquiétant et le spectre des victimes plane au dessus des vieilles bâtisses, dans les vieux quartiers de la ville. Pour rappel, durant ces trois dernières années, Oran a enregistré plus de 400 effondrements engendrant quelque 1.200 familles sinistrées. En 2006, 131 effondrements ont été enregistrés et ont touché 398 familles. En 2007, le nombre des effondrements a atteint 211 avec 659 familles sinistrées. En 2008, plus de 70 effondrements et effondrements partiels ont été recensés.


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