Algérie

Oran un 31 décembre



La célébration du réveillon de fin d'année 2007 a été marquée par une ruée sans précédent chez les pâtissiers pour l'achat de la bûche. Contrairement à ce qui a été avancé ici et là sur la baisse de la demande, les fêtards ont été nombreux et ce juste pour créer une ambiance de famille. Un pâtissier bien situé du centre-ville nous a avoué hier que les 2.000 pièces qu'il a produites ont été toutes écoulées et les derniers qui se sont présentés vers 23 heures ont dû payer le prix fort le gâteau. Ainsi et selon notre interlocuteur, les prix ont varié entre 400 DA jusqu'à... 10.000 DA, pour des pièces atteignant jusqu'à 1,20 m de long et avec une décoration et des confiseries au goût du jour. Ce n'est pas le cas de certains pâtissiers des quartiers périphériques qui depuis quelques années se suffisent à produire quelques pièces seulement pour décorer leurs vitrines, misant sur une clientèle très réduite. Un commerçant en emballage nous explique que depuis quelques années, la célébration du Nouvel An est au centre d'une polémique entre ceux qui estiment que cette fête ne doit pas être la nôtre, alors que d'autres considèrent que cela ne peut nullement être considéré comme un péché et l'essentiel est de saisir cette occasion pour réunir la famille. La demande des pâtissiers en emballages conçus pour les bûches a effectivement baissé cette année. C'est d'ailleurs ce que pensent la majorité des citoyens en manque de moyens financiers et qui pour satisfaire le désir de leurs enfants et pour ne pas les rendre jaloux de leurs voisins de palier consentent ce sacrifice supplémentaire. Puis il y a les éternels fêtards qui ne rateront pas cette occasion pour la fêter comme il se doit. Ceux-là, notamment les célibataires, s'organisent et préfèrent être à l'abri des regards. Pour ce, ils cotisent pour l'achat de boissons et de pâtisseries pour marquer le passage d'une année à une autre et présenter à 0 h tapantes leurs voeux. A ce sujet, les vendeurs de boissons alcoolisées n'ont pas chômé et ont vidé leurs étalages durant les dernières heures de la journée du 31 décembre. S'agissant des prix, les habitués vous diront que la demande a été si importante que les tarifs ont été revus à la hausse. Dehors et à partir de l'après-midi, le centre-ville était comme à l'accoutumée en effervescence et cela était perceptible à travers une circulation très dense et de nombreux embouteillages. Les bd Emir Abdelkader, Maâta et les rues Mohamed Khemisti et Larbi Ben M'hidi, pratiquement toutes les principales voies de circulation, étaient paralysés. Même les places de stationnement affichaient complet, à la grande joie des gardiens de véhicules. Il aura fallu l'intervention des agents de l'ordre au niveau des principaux points d'intersection pour arriver à réguler la situation. La fermeture partielle pour travaux du bd Front de Mer et la frénésie des Oranais et autres visiteurs à descendre coûte que coûte au centre-ville soit, pour les uns, fêter le Nouvel An, ou, pour les autres, acheter des pâtisseries et autres douceurs nécessaires pour fêter le jour de l'An comme il se doit. Notons enfin la bonne humeur des automobilistes qui n'ont manifesté aucun excès de colère méritant d'être signalé. Mais, cette ruée vers le centre-ville a donné lieu également à certains comportements néfastes de quelques énergumènes qui, sous l'excès de zèle, ont commis parfois l'irréparable soit sous l'effet de l'alcool soit sur un coup de tête. Et ce sont les médecins de garde du service des urgences médico-chirurgicales du centre hospitalier d'Oran qui n'ont pas chômé durant la nuit du réveillon où ils ont dû prendre en charge une quarantaine de personnes victimes d'agression. La plupart des cas d'agression ont eu lieu au centre-ville, notamment aux environs des lieux de distraction. Ces personnes victimes de coups et blessures volontaires par arme blanche ont tous reçu des soins d'urgence. En effet, le phénomène d'agression a connu ces derniers temps une croissance inquiétante. Selon des sources de l'hôpital d'Oran, le service des urgences médicales reçoit quotidiennement une moyenne de 15 victimes de coups et blessures volontaires. Cependant, ce chiffre a plus que doublé durant la nuit du Nouvel An où plusieurs citoyens, qui ont préféré fêter cette nuit dans des endroits mal famés, se sont retrouvés quelques heures plus tard à l'hôpital.


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