Algérie

Oran : toujours pas de médicaments pour les séropositifs



"La direction de la santé d'Oran nous a informés que la réunion qui s'est tenue la semaine passée au ministère de la Santé a abouti à la décision du transfert vers Oran des antirétroviraux se trouvant dans les autres wilayas de l'Ouest afin de répondre aux besoins des malades. Mais au jour d'aujourd'hui, nous n'avons pas encore reçu notre traitement", s'est insurgé hier Ahlem Azzi, présidente de l'association Rêve de Vivre Positif.Lundi 24 février, une vingtaine de porteurs du VIH, provenant de plusieurs wilayas de l'Ouest, avaient organisé un rassemblement de protestation devant la direction de la santé pour dénoncer la persistance de la rupture des antirétroviraux qui dure depuis le début de l'année et la légèreté avec laquelle les pouvoirs publics traitent leur dossier. "Certains médicaments sont arrivés au CHU mais les médecins refusent de les distribuer parce qu'ils ne sont pas conformes et qu'il considèrent que les malades ne sont pas des cobayes", a ajouté Ahlem Azzi en parlant de cas d'allergies provoquées par la prise d'une médication inadaptée.
La présidente de l'association Rêve de Vivre Positif annonce d'autres actions de protestation si la situation persiste davantage : "Nous souffrons de ce problème depuis près de trois mois. Cela fait beaucoup pour des malades comme les séropositifs." L'approvisionnement en antirétroviraux (ARV) est d'autant plus urgent que le CHU d'Oran a enregistré la réapparition de la grippe H1N1 et que le coronavirus se propage dans le monde de manière inquiétante.
Pour Othmane Bourouba, président d'AIDS (Association pour l'information sur les drogues et le sida), les ruptures de stock des ARV à Oran sont aussi incompréhensibles qu'inadmissibles, dans la mesure où cette situation n'est enregistrée nulle part ailleurs en Algérie. "C'est un cas typique d'absence de planification au niveau national mais aussi de mauvaise gestion au niveau local.
Pourquoi ce problème ne se pose-t-il pas à Alger ou Tamanrasset '", s'est-il interrogé dans un entretien à Liberté en affirmant que le souci de l'anonymat ? qui fait qu'entre 5000 et 6 000 malades préfèrent se soigner loin de leurs wilayas de résidence ? n'explique pas tout. Pour le responsable d'AIDS, qui dénonce les lenteurs administratives au niveau central dans le règlement d'une situation qui ne supporte pas les atermoiements, il faut impérativement mettre en place une politique rationnelle de gestion du médicament.
"Nous demandons la révision de la gestion intégrée dans l'achat des antirétroviraux? Il n'est pas normal que des gens achètent comme ils veulent et quand ils veulent", a-t-il encore dénoncé, en déplorant le manque de transparence dans la gestion de ce dossier. "Il faut identifier la problématique, trouver des solutions consensuelles et, surtout, situer les responsabilités", a-t-il préconisé en n'écartant pas l'existence d'un trafic de médicaments et d'intérêts occultes pour lesquels la santé des malades n'est pas la priorité première.

Samir OULD ALI


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