L'affaire des officiers de police de la Sûreté de wilaya d'Oran,
poursuivis pour des actes de malversation liés à une procédure de perquisition
dans le domicile d'un dealer, sis au quartier de Medioni à Oran, et dont les
faits remontent au mois d'octobre 2006, était hier devant le tribunal criminel
d'Oran. Déjà jugée par la même juridiction en 2007, l'affaire revient après
pourvoi en cassation par le parquet général. Au premier procès, le tribunal
avait prononcé trois condamnations entre 2 et 5 ans d'emprisonnement et un
acquittement. Trois ans donc après les faits, les quatre mis en cause,
l'ex-chef de la Police judiciaire (PJ) de la Sûreté de wilaya d'Oran, le
commissaire principal M'hidi Youcef, un ex-officier, stagiaire à cette
époque-là, Dehmani Hasni, une ex-inspectrice de la brigade antistupéfiants de
la PJ d'Oran, ainsi qu'un ex-policier ayant fait office de chauffeur lors de la
perquisition susmentionnée, comparaissaient à nouveau devant la justice pour
répondre des chefs d'accusation de «faux dans des documents de procédures
policières et vol». Les faits, tels que consignés dans l'arrêt de renvoi de la
chambre d'accusation, remontent au 29 octobre 2006. En application d'un ordre
de perquisition émanant de la PJ, sur réquisition du procureur de la
République, une équipe de la brigade antistupéfiants s'est déplacée au domicile
d'un dealer de kif, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt, situé dans le
quartier populaire de Medioni, à Oran. Les officiers ayant diligenté cette
perquisition ont saisi une quantité de 2,5 kilos de résine de cannabis traité
et une somme d'argent provenant de la vente de drogue, selon ces policiers.
C'est cet argent, justement, qui est au coeur du scandale mis au grand jour.
En effet, et en se référant
toujours aux actes mentionnés dans le dossier d'accusation, il est reproché à
ces officiers de police d'avoir fait main basse sur une partie de l'argent
confisqué lors de la perquisition. Pour masquer le vol, les premiers
procès-verbaux de la perquisition du 29 octobre auraient été volontairement
détruits pour être remplacés, le lendemain, par des PV inexacts, où le montant
saisi a été sous-déclaré. En clair, les faux PV faisaient état de la saisie,
dans ledit domicile, d'une somme de 100 millions de centimes, alors que, selon
la plainte déposée par la propriétaire du domicile perquisitionné, la mère du
baron recherché en l'occurrence, «les policiers lui ont pris un montant de 150
millions de centimes», qui, selon elle, «appartenait aux héritiers et n'était
pas un bien mal acquis comme prétendu». En outre, une quantité de 100 grammes
de kif manquait du poids exact du kif saisi, lequel a fait l'objet d'analyse au
niveau du laboratoire régional du commissariat central. Le représentant du
ministère public a requis une peine de 7 ans de réclusion criminelle contre
l'ex-chef de la policière judiciaire Youcef M'hidi et l'ex-officier Dehmani
Hasni. Il a, en outre, requis 2 ans de prison ferme contre l'ex-inspectrice
ainsi que l'application de la loi concernant le policier chauffeur. L'affaire
étant en délibéré, le verdict sera connu ultérieurement.
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Posté Le : 19/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com