Algérie

Oran renoue avec la contesta



Vendredi 13, trentième vendredi de la contestation, et Oran a été derechef au rendez-vous de la foule des débuts du mouvement populaire.Hier, les manifestants sont sortis en nombre pour rejeter les élections imposées par Gaïd Salah et appeler à la libération des détenus d'opinion. "Allah Akbar, Karim Tabbou", scandait la foule au départ de la marche depuis la place du 1er-Novembre en brandissant, pour beaucoup, un carton rouge en guise d'expulsion au chef d'état-major et à sa feuille de route.
Et c'est à ce moment-là qu'un début de tension est apparu lorsque quelques manifestants qui ont été sermonnés après avoir brandi des pancartes appelant à la libération du général Ghediri, en détention provisoire depuis juin dernier. Ses partisans, à peine une dizaine, reconnaissables au t-shirt vert pistache qu'ils arboraient, ont été relégués aux derniers rangs de la marche.
Arrivés à hauteur de la mouhafadha, et comme un rituel devenu immuable, les manifestants ont repris des slogans tels que le "FLN, khawana" (FLN renégat), "RND, FLN, gaâ irahlou" (RND, FLN, tous doivent partir). Et comme à chaque date de la contestation, la cible première des manifestants reste le vice-ministre de la Défense, accusé de rouler pour les Emiratis. "Le candidat des Emirats à la présidentielle ne gouvernera pas l'Algérie", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par une femme.
"Gaïd khayen à la poubelle, Djazaïr tedi istiklal" (Gaïd Salah renégat, l'Algérie aura son indépendance), "Djeïch chaâb khawa khawa, Gaïd mâa l khawana" (L'armée et le peuple frères, Gaïd avec les renégats), "Gaïd Salah, daz maâhoum, intikhabat ghir nsahoum" (Gaïd Salah, tu peux toujours courir, et les élections tu peux les oublier) ou encore "Chaâb yourid isqat Gaïd" (Le peuple veut la chute de Gaïd) ont été parmi les slogans scandés par la foule. Les manifestants ont également appelé à un Etat civil : "Dawla madania machi âaskaria", "Djazaïr horra démocratiya". Ils ont vilipendé le règne des militaires : "Y en a marre des généraux", "Pouvoir assassin."
La justice "du téléphone" a été copieusement huée. "Asmaâ ya doubaba, haka aâlamni baba, makanch l vote mâa el-îssaba" (Ecoute toi le troll, mon père m'a appris qu'il n'y a pas d'élections avec la bande) rappelait la position de la foule à propos du prochain scrutin. Hier, Oran a renoué avec la bonne humeur et le côté bon enfant de la marche et promet un retour à une mobilisation record dans les prochaines semaines.

Saïd OUSSAD


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