Des questions et des problèmes bien précis sont à soulever, notamment pour ce qui est du coût de m3 produit et les retombées écologiques.La méga station de dessalement d'eau de mer d'El-Mactaâ, près de la commune de Mars el-Hadjadj, devrait enfin sortir de sa période d'essai et des problèmes techniques qui ont retardé, chaque fois, la date d'exploitation totale de ce complexe. Présentée comme la station de dessalement la plus grande au monde, avec une production de 500 000m3/j, via la technique d'osmose inverse, ce projet ancien a été concrétisé avec un partenariat entre la société mixte Algerian Energy Company (AEC) et le groupe Singapour Hyflux pour 492 millions de dollars. Oran pourra bénéficier très prochainement d'un quota de 250 000 m3/J d'eau dessalée, comme évoqué par le directeur de l'hydraulique, alors que le reste de la production sera orientée vers les wilayas de Mostaganen, Mascara, Tiaret et Relizane. Avec l'exploitation à plein régime de la station de dessalement d'El-Mactaâ, des questions et des problèmes bien précis sont à soulever, notamment pour ce qui est du coût de m3 produit et les retombées écologiques. Deux sujets que les pouvoirs publics ont toujours refusé d'aborder franchement, jusqu'ici, mettant en avant que le dessalement était la seule et dernière solution permettant l'approvisionnement en eau potable des populations de l'ouest du pays. Ainsi, pour ce qui est des retombées écologiques, il faut savoir que deux litres d'eau de mer sont nécessaires pour produire un litre d'eau dessalée. Dans la configuration de la station, avec un volume de 500 000m3/j, les rejets de saumure seront d'une ampleur sans précédent. Car avec le dessalement d'eau de mer, l'usine va générer de la saumure contenant des métaux lourds, divers sel et des composés organiques, qui font que la saumure est deux fois plus salée (entre 50 et 80 g/l) que l'eau de mer habituelle ( 35g/l en mer Méditerranée). La quantité importante de saumure qui sera rejetée par la méga-station de Mars el Hadjadj va avec le temps modifier considérablement les écosystèmes marins de toute la zone ainsi que les marais et la zone humide d'El-Mactaâ. Quant à l'impact économique, il est évident puisque le coût du dessalement est très élevé car fonctionnant avec beaucoup d'énergie. Dès lors, en pleine politique d'austérité prévoyant l'augmentation des tarifs de l'énergie et de l'eau, soit la fin du soutien du prix par le Trésor public, il est à se demander quel prix payeront les abonnés pour cette eau dessalée 'D. Loukil
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Posté Le : 13/07/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : LOUKIL D
Source : www.liberte-algerie.com