Tout ce que je peux vous dire, c'est que Nayer est une tradition fortement ancrée à Oran», a déclaré Mohamed qui venait, hier, d'effectuer des achats s'élevant à 4000 DA.Il exhibe des sachets de fruits secs : amandes, cacahuètes, pistaches, noix, figues sèches, etc. «J'ai acheté un peu de tout, mais attention, je ne représente pas un modèle, car si je dépense autant, c'est surtout pour faire plaisir à ma famille. En plus, je le fais à chaque occasion !», ajoute-t-il en précisant qu'en moyenne, pour ce type d'achats, on y consacre environ 1500 DA. Sur les étals des marchés de la ville, on propose des fruits secs, mais aussi beaucoup de confiseries, notamment les dragées, qui restent incontournables. Aux produits locaux et ceux vendus habituellement viennent s'ajouter, fait remarquable ces dernières années, des denrées venues de loin, comme les figues sèches importées de Turquie et proposées à 900 DA la livre à côté des locales (600 DA).Alors que certains tenanciers d'échoppes se spécialisent durant cette période de forte demande, d'autres marchands, notamment ceux de la rue des Aurès (ex-La Bastille), recourent à la criée : «Nayrou !» (littéralement, fêtez Nayer). «Traditionnellement, on confectionne des petits sacs en tissu, on les remplit avec un mélange de fruits secs et de bonbons et on les distribue aux enfants», explique Kouider qui ne rate pas, lui aussi, l'occasion pour marquer cette fête maghrébine perpétuée par la tradition, mais dont on a oublié le sens. «Ma mère nous faisait ce genre de cadeaux quand on était gamins et, aujourd'hui, ma femme perpétue la tradition avec notre fille, même si cette dernière a aujourd'hui 14 ans», ajoute-t-il.Hormis ce côté public visible, dans l'intimité, les familles trouvent là l'opportunité de confectionner des plats traditionnels. «Le plus connu, précisément pour cette occasion, est un mets dénommé ??cherchem'' et préparé à base de blé, de fèves et de pois chiches ainsi que d'autres ingrédients en fonction des goûts. Il arrive que certaines familles optent pour une autre préparation appelée ??rogag'' qui sert autant pour cette ??fête de fin d'année'' que la célébration du Mouloud ou d'autres fêtes religieuses.Toutes ces fêtes, c'est-à-dire les deux Aïds, le Mouloud et Nayer font partie de nos coutumes et nous devons les préserver», estime Hocine qui opte pour le deuxième menu. «Nayer reste visible, mais certains aspects de cette tradition ont disparu ou ont tendance à l'être comme, se remémore un sexagénaire, cette ??part de l'absent'' qu'on déposait naguère à l'entrée de la maison ou sur le bord de la fenêtre pour les gens de passage ou ceux qui n'ont pas les moyens de fêter l'événement.»
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Posté Le : 12/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Benachour
Source : www.elwatan.com