«Franchement, où veux-tu qu'ils aillent ?». L'interrogation sous forme de
réponse se suffit à elle-même pour qualifier la trêve pédagogique de quatre
jours octroyée aux élèves, tous paliers confondus.
Kader, enseignant lui-même,
affirme que le manque d'infrastructures ludiques et éducatives handicape
grandement la croissance intellectuelle des enfants qui se retrouvent souvent
livrés à eux-mêmes. Mis à part les classiques fondamentaux et les inusables
endroits publics où il est conseillé de se rendre, à défaut d'autre chose, les
parents n'ont guère l'embarras du choix. «Il y a le manège, mais trop de monde
et il faut patienter longtemps pour décrocher une place dans une attraction»,
dira Slimane, père de trois enfants. «Les filles restent à la maison aider leur
mère sinon pour le plus jeune, il y a la télévision ou les jeux vidéo»,
ajoutera-t-il. Pour d'autres parents, il existe le zoo ou le jardin public mais
là encore le choix est limité. Pas grand-chose à offrir aux enfants qui, passés
les premiers instants de découverte, commencent à s'ennuyer. Rien à voir avec
la capitale, dira ce parent accompagnant ses enfants.
Pour sa part, Fatima dira
consacrer ce mini-congé au rattrapage des cours puisque sa fille en a
grandement besoin. «Ils sont en train de bâcler, voilà ce qu'ils font»,
assènera-t-elle en faisant allusion au programme scolaire démentiel. La période
des examens étant proche, beaucoup de parents ont mis à profit ces quatre jours
de vacances pour essayer de rattraper le temps perdu. «Puisqu'il n'a nulle part
où aller, je préfère encore qu'il révise ses leçons», ajoutera Kader. Pour
d'autres, il reste encore l'option des visites familiales, à l'image de Samir
qui profite de cette trêve pour envoyer femme et enfants chez la belle-famille.
Quant à Mehdi, 12 ans, élève en deuxième année au CEM d'Essedikia, ces vacances
représentent l'occasion de revoir ses cousins et de s'adonner à son sport
favori, le football, sans pour autant négliger les révisions. Il reste les
aires de jeu installées un peu partout sur le territoire de la wilaya qui
offrent un espace de détente pour les moins jeunes en les exposant parfois aux
dangers de la route, comme c'est le cas pour ceux installés dernièrement au
niveau de la pépinière. C'est très peu, diront des parents, pour une ville
comme Oran. Les seuls espaces de détente encore fréquentables sont assaillis
par les familles ces derniers jours. Et de détente, la partie devient
bousculades et disputes pour accéder aux jeux disponibles. «En attendant des
jours meilleurs, Oran montre encore fois qu'elle n'a pas l'étoffe d'une grande
ville», conclut cet habitant qui n'hésite pas à rappeler les dernières
inondations qu'a connues la ville et tous les soucis qui en ont découlé pour
les automobilistes et les piétons.
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Posté Le : 02/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com