Algérie

Oran n'aime pas les enfants !



«Franchement, où veux-tu qu'ils aillent ?». L'interrogation sous forme de réponse se suffit à elle-même pour qualifier la trêve pédagogique de quatre jours octroyée aux élèves, tous paliers confondus.

 Kader, enseignant lui-même, affirme que le manque d'infrastructures ludiques et éducatives handicape grandement la croissance intellectuelle des enfants qui se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes. Mis à part les classiques fondamentaux et les inusables endroits publics où il est conseillé de se rendre, à défaut d'autre chose, les parents n'ont guère l'embarras du choix. «Il y a le manège, mais trop de monde et il faut patienter longtemps pour décrocher une place dans une attraction», dira Slimane, père de trois enfants. «Les filles restent à la maison aider leur mère sinon pour le plus jeune, il y a la télévision ou les jeux vidéo», ajoutera-t-il. Pour d'autres parents, il existe le zoo ou le jardin public mais là encore le choix est limité. Pas grand-chose à offrir aux enfants qui, passés les premiers instants de découverte, commencent à s'ennuyer. Rien à voir avec la capitale, dira ce parent accompagnant ses enfants.

 Pour sa part, Fatima dira consacrer ce mini-congé au rattrapage des cours puisque sa fille en a grandement besoin. «Ils sont en train de bâcler, voilà ce qu'ils font», assènera-t-elle en faisant allusion au programme scolaire démentiel. La période des examens étant proche, beaucoup de parents ont mis à profit ces quatre jours de vacances pour essayer de rattraper le temps perdu. «Puisqu'il n'a nulle part où aller, je préfère encore qu'il révise ses leçons», ajoutera Kader. Pour d'autres, il reste encore l'option des visites familiales, à l'image de Samir qui profite de cette trêve pour envoyer femme et enfants chez la belle-famille. Quant à Mehdi, 12 ans, élève en deuxième année au CEM d'Essedikia, ces vacances représentent l'occasion de revoir ses cousins et de s'adonner à son sport favori, le football, sans pour autant négliger les révisions. Il reste les aires de jeu installées un peu partout sur le territoire de la wilaya qui offrent un espace de détente pour les moins jeunes en les exposant parfois aux dangers de la route, comme c'est le cas pour ceux installés dernièrement au niveau de la pépinière. C'est très peu, diront des parents, pour une ville comme Oran. Les seuls espaces de détente encore fréquentables sont assaillis par les familles ces derniers jours. Et de détente, la partie devient bousculades et disputes pour accéder aux jeux disponibles. «En attendant des jours meilleurs, Oran montre encore fois qu'elle n'a pas l'étoffe d'une grande ville», conclut cet habitant qui n'hésite pas à rappeler les dernières inondations qu'a connues la ville et tous les soucis qui en ont découlé pour les automobilistes et les piétons.




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