La chambre d'accusation de la cour d'Oran s'est prononcée, hier, sur les
appels interjetés contre les ordonnances du juge d'instruction en charge du
dossier TPL (Société de transformation des produits longs).
Ainsi, cette instance judiciaire a prononcé la levée du contrôle judiciaire,
auquel étaient astreints, depuis le 23 mai dernier, onze cadres du Groupe TPL
mis en cause dans une affaire liée à une transaction de fourniture de fer. En
effet, la chambre d'accusation a infirmé les décisions du magistrat instructeur
près la 1e chambre du tribunal d'Oran, qui avait placé sous contrôle judiciaire
les onze mis en cause, dont le P-DG du Groupe TPL, le DG de sa filiale
régionale d'Oran spécialisée dans la fabrication du rond à béton, le fil à machine
et le treillis soudé ainsi que des responsables de la Société de gestion des
participation (SGP) Trans-Solv qui faisaient office de membres de la commission
d'évaluation des offres du marché en question. Ce dossier a atterri sur la
chambre d'accusation, instance d'instruction du 2e degré, suite à un double
appel formulé, d'une part, par le ministère public qui avait requis le mandat
de dépôt contre les onze inculpés et, de l'autre part, par la défense
représentée par Maître Belbarr El-Houari. «Dispensés» des obligations du régime
de contrôle judiciaire, entre autres la confiscation du passeport et
l'astreinte régulière par la présentation cyclique devant le tribunal, les onze
cadres poursuivis sont désormais en liberté provisoire. Dans sa plaidoirie, le
conseil de ces derniers a fait valoir le fait que, selon son point de vue, les
faits reprochés à ses clients «n'étaient pas établis», tout en se réservant le
droit de produire, lors de la prochaine audition dans le fond par le juge
d'instruction, des documents attestant «la légalité, la conformité de tous les
actes administratifs qu'ils ont accomplis dans le cadre du marché en question».
Officiellement, et en substance,
il est reproché à ces cadres la tentative de passation de marché en passant
outre le code des marchés publics et d'avoir agi dans le dessein de procurer à
une tierce des avantages auxquels elle n'avait pas droit. Diligentée dans la
plus haute discrétion jusque-là par les services de la DRS, l'enquête
préliminaire a été déclenchée sur la base d'informations provenant de sources
anonymes sur un marché «douteux» qui allait être conclu par la SARL TPL avec un
fournisseur espagnol consistant en la fourniture de matière première. Cette
transaction était, selon la même source, entachée de plusieurs anomalies. Dans
un premier temps, TPL a lancé un appel d'offres pour la fourniture de deux lots
de 13.500 tonnes de fer à béton et 22.100 de fer industriel, avec des prix
unitaires de 440 euros/tonne et 525 euros/tonne respectivement, selon la mise à
prix mentionnée dans le cahier des charges. Cinq soumissionnaires ont postulé
pour cette offre. Mais, pour des raisons «obscures», selon une source proche du
dossier, le marché a été déclaré infructueux.
Suite à quoi, la société a lancé
un autre appel d'offres restreint, en choisissant un fournisseur espagnol cette
fois-ci. Or, et la quantité de la marchandise souhaitée et les prix ont changé.
En effet, d'après la même source judiciaire, il était question dans la seconde
fois de masses plus importantes (17.000 tonnes de fer destiné à la
transformation en rond à béton et 24.600 tonnes de fer industriel) et de prix
plus élevés. Aussitôt que des sources ont mis la puce à l'oreille des services
de sécurité, des injonctions pressantes ont été données pour stopper toute
l'opération et annuler la commande.
L'avocat de la défense, Me
Belbarr, a tenu à souligner nombre de points. Il a insisté sur le fait qu'«il y
a eu, dans le cadre de ce marché, deux consultations, qui ont été annulées
toutes les deux». «Et donc, selon lui, il n'y a pas eu le moindre préjudice,
tout comme il n'y a jamais eu de plainte émanant d'un soumissionnaire
susceptible d'avoir été lésé, d'une manière ou d'une autre, par le procédé avec
lequel avait été traité ce marché.» Et l'avocat de préciser qu'«il s'agit, dans
ce cas-là, de matière sensible, à savoir du fer destiné à la transformation à
des fins techniques précises, et de ce fait, l'acquéreur, TPL, se devait être
très exigeant sur la qualité et les caractéristiques, et ce, en faisant une présélection
à partir d'une ‘short-list', c'est-à-dire une liste restreinte de
fournisseurs», conclut-il.
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Posté Le : 09/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com