Algérie

Oran: Les logements de la colère



Les logements sociaux ont fait des mécontents, hier, au quartier populaire d'El-Hamri, à Oran. Durant la matinée et en début d'après-midi, jeunes, femmes et même des enfants ont bloqué le boulevard principal du quartier en signe de protestation contre la décision du wali de reporter l'attribution des logements sociaux en attendant la réception d'autres programmes. Une décision qui a créé une tension dans le quartier. Sous un soleil de plomb, les manifestants ont bloqué la circulation.

 Les commerçants de matériaux de construction, nombreux sur ce boulevard, ont baissé rideaux de crainte de voir les choses dégénérer. Quant aux protestataires, ils ne veulent rien savoir. « Cela fait des années que nous attendons ces logements et voilà que maintenant le wali décide de reporter la distribution. Nous vivons dans des immeubles en ruine.

 Nos vies et celles de nos enfants sont quotidiennement en danger et nous ne pouvons pas attendre plus longtemps », ont lancé femmes et jeunes, en sueur, les visages rouges de colère. Sur un ton menaçant, les manifestants ont exprimé leur détermination de poursuivre la protestation jusqu'à leur relogement. « Ces responsables prennent des décisions sans aucune connaissance des conditions dans lesquelles nous vivons. Est-ce qu'ils veulent qu'une catastrophe survienne comme celle d'il y a deux ans où toute une famille s'est retrouvée sous les décombres avec la mort de deux de ses membres. Nous avons touché le fond, et notre patience a ses limites », nous dira une jeune femme qui a, elle aussi, déposé une demande de logement il y a des années avec l'espoir de pouvoir un jour habiter dignement. Vers les coups de 16heures, la route a été coupée de nouveau et des jets de pierres ont été enregistrés. Les logements sociaux sont devenus une bombe à retardement qui commence à peser lourdement sur les épaules des pouvoirs publics. Devant les hésitations des uns et l'impatience des autres, l'équation semble difficile à résoudre.




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