Le mouvement de
protestation, né à partir de l'affichage houleux de la liste contestée des
bénéficiaires des 120 logements sociaux, n'est pas près de s'estomper à
Tafraoui, petite localité, se situant à environ 25 kilomètres à l'est d'Oran et
relevant de la daïra d'Oued Tlélat.
Le mouvement se durcit et semble cette
fois-ci déborder sur d'autres préoccupations, si l'on se fie aux nombreuses
incriminations portées par de nombreux citoyens à l'encontre de l'équipe aux
commandes au niveau de l'APC d Tafraoui. Hier, en effet, dès les première
heures de la matinée, la ville était devenue interdite aux entrées et aux
sorties des véhicules à cause des barricades qui y ont été érigées par des
jeunes en colère. Même si l'on ne déplore aucun débordement ou intervention
musclée des éléments de la brigade antiémeute, présents sur place, le sit-in
des citoyens devant la mairie en disait long sur leur volonté d'en découdre
pacifiquement avec le premier responsable de l'APC, accusé par la population
locale de tous les maux dont souffre cette localité. Approchés, des
contestataires n'ont pas hésité à défiler toute une liste de manquement et de
laisser-aller qu'ils ont voulu en premier lieu exposer sous forme d'ultimatum
au maire et au chef de daïra qui se trouvaient barricadés à l'intérieur du
siège de l'APC, malgré l'insistance des manifestants qui voulaient à tout prix
leur faire part de leurs préoccupations et, disent-ils, « leur demander des
comptes » . «Le chômage qui touche 60 % de la population en âge de travailler,
la dégradation de la chaussée de nombreuse ruelles en dépit des petits travaux
de rafistolage, le manque de transport scolaire pour les petites localités
environnantes, le manque d'ambulance d'évacuation qui est à l'origine du décès
d'un jeune homme blessé, il y a quelque temps à la suite d'une rixe, et qui,
faute d'ambulance, n'a pu être évacuer vers l'hôpital, le manque d'eau potable,
l'enlèvement des ordures ménagères qui ne se fait plus ou rarement, un bureau
de poste minuscule datant de l'ère coloniale, ne pouvant même pas contenir une
quinzaine de personnes». En somme, résument les citoyens, une situation «de
délabrement total d'une localité qui, en dépit de son voisinage avec Oued
Tlélat et sa zone d'activité, souffre de mille maux», résume l'un d'eux. Les
citoyens, abordés, veulent le «départ» du maire qui est à son troisième mandat
et dont le parcours est jugé à l'unanimité très «lamentable». Les citoyens
veulent porter à la connaissance du 1er responsable de la wilaya toutes leurs
doléances pour une prise en charge sérieuse et durable de ses préoccupations
et, du coup, l'annulation de la liste initiale des bénéficiaires des logements
sociaux qui constitue l'étincelle d'où est partie cette contestation. Dans une
pétition signée par 1.200 habitants et dans le but d'expliquer à l'opinion
publique que la question des 120 logements n'a été en réalité que la dernière
goutte qui a fait débordé le vase, et qu'en toile de fond, se posent d'autres
problèmes tels l'absence du moindre centre de formation professionnelle, d'un
service de garde médicale ainsi que d'une ambulance avec un service assuré
entre 10h et midi. Dans le secteur de l'Education, les signataires du document
relèvent l'absence d'un lycée et la vétusté du seul collège. Il en est de même
pour le secteur culturel et sportif, alors que le raccordement au gaz naturel
est encore un rêve. Par ailleurs, les protestataires exigent l'ouverture d'une
enquête sur tous les projets de réhabilitation des établissements scolaires, de
la chaussée et des trottoirs et ce en remontant jusqu'au temps des DEC.
La veille, le chef de daïra de Oued Tlélat,
territorialement compétent, avait déclaré que la liste sera épurée et que tous
les indus bénéficiaires en seront rayés. Il a ajouté que d'autres programmes de
logement seront lancés incessamment.
Pour rappel, il y a quelques années de cela,
Tafraoui est sortie de son anonymat à cause de l'apparition de la peste dans la
localité de Kehailia qui relève de son chef-lieu mais, depuis lors, affirment
les citoyens, rien n'a changé ou presque.
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Posté Le : 16/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : T L
Source : www.lequotidien-oran.com