L'appel à manifester pacifiquement a drainé plusieurs dizaines de milliers de personnes au centre-ville d'Oran, avant-hier, après la prière du vendredi dans une ambiance plutôt festive. Cet événement à n'en point douter, semble être la plus grande manifestation de rue jamais organisée dans cette ville qui a pourtant une longue tradition en la matière. Tous les jeunes, hommes et femmes avec leurs enfants se sont regroupés par quartier pour occuper le grand boulevard du front de mer. Les principales artères de la ville se sont avérées trop exigües pour contenir la foule immense qui déferle depuis 14h00 sur la place des victoires, point de départ de cette marche historique. Les manifestants ne cessent de scander les traditionnels slogans hostiles au pouvoir en place et contre le cinquième mandat, en brandissant des drapeaux et des banderoles de toutes formes et dans toutes les langues. La marche s'est caractérisée par une organisation parfaite, encadrée par des jeunes connus sur la scène militante et d'autres moins connus. Notons également la présence remarquée des militants de partis et d'organisations politiques, qui ont occupé un petit carré au milieu de la foule, qui se reconnaissent par les bannières de leur mouvement. Les forces de l'ordre se sont faites, comme d'habitude, discrètes, mais des renforts de camions antiémeutes ont été placés autour de certains édifices névralgiques de la ville, dont le siège de la wilaya d'Oran, la grande place du 1er Novembre Ex place d'armes et en dernier lieu le siège de la Radio El Bahia RTA. En ch?ur, les manifestants ont longuement crié : ?' djich chaab khawa khawa (Armée et peuple sont frères, ndlr) ?', sous les regards souriants des sentinelles et des éléments du BRI. Une scène inédite qui s'est déroulée tout le long du grand boulevard Larbi Ben M'hidi et où des applaudissements ont pris le dessus sur les slogans. ?'Le peuple et l'Armée sont unis contre les clans maffieux ?', nous dit un jeune manifestant, banderole en main. Arrivés devant la permanence de la mouhafadha du FLN, boulevard de l'Emir Abdelkader, les protestataires ont vilipendé l'ensemble du personnel affilié à l'ex-parti unique aux cris de ?' FLN dégage ?'et ?'Djzair chouhouda'' (l'Algérie des martyrs)''.Le FLN est né en 1963, et décédé en 2019. Les manifestants ont observés un sit-in devant le siège de la RTA en criant fort, et en chantant ?' Où êtes-vous, les journalistes !''.
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Posté Le : 02/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Medjadji Habib
Source : www.reflexiondz.net