Oran Le FLN porte plainte contre l?administration locale

A près d?un mois des élections locales, la situation est au bord de la rupture à la maison FLN à Oran.Le colonel Abid, qui se déclare « seul responsable légal » de la préparation des prochaines élections locales, pour sa qualité de Mouhafedh désigné officiellement à ce poste par le secrétaire général du parti, M. Abdelaziz Belkhadem, a affirmé hier, lors d?une conférence de presse animée au siège de la mouhafadha d?Oran, avoir officiellement déposé plainte contre l?administration locale. Motif : ce sont finalement les listes établies par Si Afif, mandaté par l?instance centrale du FLN comme «superviseur» qui ont été acceptées par l?administration locale et non celles de l?actuel «mouhafedh», qualité que ces rivaux lui ont, pour rappel, contesté, l?accusant même d?avoir falsifié le document de sa nomination à ce poste.Pour faire taire ses détracteurs, le colonel Abid a exhibé le document en question, plus le fax de la dérogation qui lui a été envoyé par l?instance centrale du parti lui conférant la mission de veiller à l?établissement des listes de candidatures en vue des prochaines élections locales.Selon le colonel Abid, «la loi organique du parti est claire. Elle interdit toute action (NDLR: collecte de candidatures, préparation de listes et de dossiers pour les prochaines élections) hors des structures officielles du parti, c?est-à-dire, la mouhafadha et les kasmate.» Or, a-t-il ajouté, Si Afif a préparé ses listes hors des structures officielles du parti, ce qui n?a pas empêché l?administration de la wilaya d?Oran d?accepter ses listes et refuser les miennes».Pour Abid, «il n?y a pas de divergences entre les militants à Oran. Mais il y a plutôt un conflit d?intérêts». «Si on tente, actuellement, d?écarter le colonel Abid de la préparation des listes électorales, c?est parce qu?il dérange ces intérêts». Le colonel Abid a, dans ce même ordre d?idées, souligné la particularité d?Oran, dans le sens où elle est la seule wilaya du pays où l?autorité du mouhafedh est contestée même par l?administration locale. Il s?agit, selon le conférencier, d?un «complot orchestré par de hauts dirigeants du parti avec le soutien de l?administration locale». Le colonel Abid ira plus loin en accusant nommément un cadre du FLN de «corruption». Un cadre qui, selon lui, «a accepté des candidatures en tant que têtes de listes contre des pots de vin».Dans un communiqué rendu public hier, le colonel Abid et ses partisans appellent les militants du parti «à la mobilisation pour faire échouer toute tentative de mettre le Front de Libération National dans un musée». «(...) Nous sommes tenus de lutter encore plus pour dénoncer tous les complots à l?intérieur du parti et le nettoyer des traîtres et des mercenaires qui ternissent sa réputation. Nous demandons l?intervention du président de la République pour sauver le parti», lit-on dans le même document.