Algérie

ORAN Le défi du BTPH



ORAN Le défi du BTPH
S'il est un secteur stratégique et qui souvent se transforme en moteur de croissance pour une économie, c'est bien le BTPH. Mais dans la capitale de l'Ouest, la vision des chantiers et des immeubles qui poussent de partout ne crée pas cette dynamique, pour le moins sur un volet, celui de la création d'emplois et de la mise à niveau.De manière cyclique, les entreprises et les organisations patronales de ce secteur, ne cessent de crier «au manque de main-d'œuvre qualifiée, de la déperdition du savoir-faire» suivi aussitèt par cette logique : «le recours à la main-d'œuvre étrangère est indispensable». Cela comme un argument frappant face aux incompréhensions des chèmeurs jeunes et moins jeunes.
Face à cette situation, qui n'est pas nouvelle mais qui perdure, la prochaine rentrée devrait voir la ville d'Oran mettre en place un nouveau dispositif d'appuis à la formation professionnelle, à la fois une alternative à la déperdition scolaire et un début de réponse au manque de main-d'œuvre dans le secteur du BTPH.
En effet, la tranche d'âge des jeunes de 16 à 20 ans, ayant un niveau scolaire faible, se verra proposer des cycles de formations dans les métiers de base du BTPH pour l'électricité en bâtiment, maçonnerie, plomberie, coffreur, ferrailleur etc, en intégrant un centre de formation, moyennant une bourse de 3 000'DA.
Mais le réel handicap qui se pose, c'est de parvenir à convaincre un jeune sorti du système éducatif, donc sans formation, qu'il est plus intéressant d'aller travailler sur des chantiers que de verser dans l'informel ou la petite débrouille. Car plus que jamais, le secteur du BTPH traîne avec lui une sale réputation : en plus d'être un secteur où le travail est dur et difficile physiquement, il a aussi et surtout en Algérie, la réputation d'être un milieu dangereux, sous- payé et fonctionnant au noir. C'est là le défi des entreprises du secteur du BTPH, aller vers une mise à niveau, une qualité de réalisation et accorder des salaires décents et assurer leurs ouvriers. Là où des sociétés étrangères de restauration versent des salaires de 30 000 DA au moins pour un manœuvre, les entreprises du BTPH donnent parfois moins que le SNMG. Comment être attractif ainsi ' Qui plus est, cela fait des années que l'ONS, à travers ses statistiques, alerte régulièrement sur le phénomène croissant du travail au noir dans le BTPH. Tout récemment, l'organisme de la Cacobatph révélait qu'il y avait au premier semestre 2013, pas moins de 26 000 travailleurs non déclarés à l'échelle nationale.
Dans ces conditions, il est sûrement difficile de convaincre un jeune de 16 ans d'aller travailler dans le BTPH, lui qui rêve d'espoir et de richesses, somme toute, naturellement.


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