Algérie

Oran : le CEM de Hay Sabah suffoque


Pour les parents d'élèves, la situation tient de la bombe à retardement. Les résultats sont catastrophiques et certains fléaux ont commencé à apparaître.Les parents des élèves scolarisés à Benchaâ-Mahieddine, unique CEM de Hay Sabah (est d'Oran), sont inquiets pour l'avenir de leurs enfants. "À 53 ou 54 élèves par classe, un enseignant ne peut pas dispenser décemment son cours dans des conditions normales. Et cela dure depuis cinq années", s'est alarmé le père de deux collégiennes et membre du comité de quartier Afak Essabah. Cinq années pendant lesquelles le comité de quartier court les mairies, les daïras, la wilaya, la direction de l'éducation à la recherche d'une solution qui désengorgerait un collège d'une trentaine de classes pour 1 700 élèves. "En raison de cette importante surcharge qui entraîne une incapacité à encadrer convenablement les élèves, les résultats sont catastrophiques et certains fléaux ont commencé à apparaître", s'inquiète encore le même père, en interpellant les autorités locales et nationales sur l'urgence d'une intervention pour sauver une génération. "L'année passée, nous avons réussi à convaincre les autorités de construire des classes en préfabriqué sur un terrain proche du CEM, ce qui a permis de transférer 220 élèves, mais cette situation n'est pas viable", continue notre interlocuteur. Les efforts du comité de quartier pour sauver les collégiens de Hay Sabah ont abouti à la désignation d'un terrain pour la construction d'un nouvel établissement scolaire. "Après des consultations avec les différentes instances, le choix s'est porté sur une assiette de terrain située à une centaine de mètres de Benchaâ-Mahieddine. Les autorités ont donné leur accord pour la réalisation d'un collège, mais nous attendons l'aval des ministères concernés. Et c'est là toute la problématique", explique le représentant d'Afak Essabah, en espérant l'intégration du futur CEM dans les projets à construire dans les plus brefs délais. Pour notre interlocuteur comme pour les parents d'élèves de Hay Sabah, la situation tient de la bombe à retardement et ne saurait durer plus longtemps. "Nous avons rencontré l'actuel wali d'Oran, différents responsables de la direction de l'éducation, des maires de Bir El-Djir et de Sidi Chami (le quartier est à cheval entre les deux communes, ndlr), et tous conviennent de l'urgence d'alléger le CEM", souligne le parent, en regrettant le manque d'intérêt et d'implication des élus locaux : "Nous avons envoyé des demandes d'audience, mais nous attendons toujours."
À l'heure où la tendance mondiale est à la diminution du ratio enseignant/élèves pour une meilleure prise en charge pédagogique des apprenants ? ce qui constitue une des principales revendications des syndicats de l'enseignement algériens ?, l'existence de classes de 53 élèves en 2020 relève de l'aberration et de l'incapacité des pouvoirs publics à résoudre une ancienne problématique.

S. Ould Ali
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