La loi de finances complémentaire 2009 qui n'est pas du goût des
opérateurs économiques. L'été s'annonce chaud et ces derniers ressentent déjà
les effets des nouvelles mesures appliquées dans le cadre de cette loi. La
majorité des opérateurs économiques appréhendent le pire tant que la
communication entre le gouvernement et ses partenaires économiques n'est pas
fluide et tant que la concertation sur les nouveautés de la législation
économique ne se fait pas au préalable, estiment les opérateurs. Entre la réalité
du terrain et la nouvelle réglementation, ces derniers se voient pris en otage
avec toute une activité économique qui risque d'être bloquée durant trois mois.
Ce pronostic, ce sont les
professionnels qui l'ont fait. A voir toute la «pagaille» - c'est le
qualificatif qu'ils donnent à la situation actuelle - qui va prendre place et
chambouler tous leurs programmes d'importation déjà élaborés. C'est le risque à
prendre durant toute cette période qui sera aussi une période d'adaptation aux
nouvelles règles et leur maîtrise. Chose qui s'annonce très complexe du fait
que ces professionnels, selon un de leurs représentants, vont beaucoup perdre
en temps et en argent et le risque que des pénuries se déclenchent d'ici une
année n'est pas écarté.
Qu'est-ce qui dérange ces
opérateurs économiques dans cette loi de finances complémentaire ? C'est toute
une série de mesures prévues qui a donné du fil à retordre aux professionnels.
D'abord le mode de règlement de la marchandise et notamment l'exigence d'un
crédit documentaire qui impose aux importateurs d'anticiper le payement, nous
explique un opérateur économique en ouvrant une lettre de crédit. «Une
opération très compliquée et très coûteuse qui exige de payer la marchandise
avant son arrivée au port, contrairement à l'ancien système qui donnait droit
au payement après l'arrivée de la marchandise», souligne notre interlocuteur,
qui a tenu à préciser qu'une telle démarche permet, certes, à la Banque
d'Algérie de contrôler toutes les opérations d'importation, mais, d'un autre
côté, elle constitue une contrainte pour les opérateurs économiques. Plus
explicite, il déclare que «cette nouvelle mesure donne un pouvoir
discrétionnaire à la Banque d'Algérie».
Ce nouveau mode de règlement ne
constitue pas le seul souci des opérateurs économiques. D'autres nouvelles
mesures, douanières et bancaires, ont fait aussi grincer des dents ces
professionnels. Sans remettre en cause les intentions de l'Etat par
l'application de la nouvelle loi, notre interlocuteur estime de par son expérience
dans le domaine économique que «la réalité nous fait constater qu'il y a une
intention de limiter le champ de l'importation et de bloquer l'activité de
l'importateur et le pousser à abandonner ce créneau. Impossible pour un
opérateur économique de travailler dans les conditions qui se présentent
actuellement».
En prenant l'exemple des
producteurs obligés d'importer la matière première, le même opérateur
économique s'interroge: «Comment peuvent-ils régler leurs problèmes financiers
si on leur demande de payer cash et d'élaborer des factures pro forma ? Un
telle mesure ne peut qu'avoir un impact négatif sur l'économie et va perturber
le programme des producteurs». «Dans ces conditions, comment va-t-on régler le
problème des médicaments et celui du sucre ?», s'interroge encore notre
interlocuteur.
Afin d'éviter ce pire
qu'appréhendent les importateurs, ces derniers souhaitent qu'un espace de
communication leur soit ouvert et leur donne la possibilité de discuter avec
les décideurs des affaires qui concernent les deux parties. En attendant que
cet espace soit ouvert, les opérateurs économiques sont actuellement en
concertation sur tous les problèmes qui risquent de surgir en application des
nouvelles mesures et comptent les exposer au patronat ou au Forum des chefs
d'entreprises (FCE) ou encore à la Chambre algérienne de commerce et de
l'industrie (CACI) dans l'espoir que ces différentes structures puissent les
transmettre au gouvernement.
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Posté Le : 04/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : B Mokhtaria
Source : www.lequotidien-oran.com