L'hôtel cinq étoiles Hayat Regency d'Oran sera mis, une énième fois, en
vente aux enchères, le 29 mars prochain. Celle-ci se déroulera au niveau du
tribunal d'Oran, à Yaghmoracen.
L'hôtel, pour rappel, avait été saisi, sur décision de justice du tribunal
d'Oran, prononcée le 04 avril 2007, au profit de l'agence 416 Khemisti du
Crédit populaire algérien (CPA), en raison des créances que la banque détenait
auprès du propriétaire et qui s'élevaient alors à 30 millions de dinars. Le
prix d'ouverture des enchères de l'hôtel a été fixé à 5.760.000.000 dinars, soit
576 milliards de centimes. Cependant, ce montant étant très élevé, la vente aux
enchères n'a pas attiré d'acheteurs et a été reportée à plusieurs reprises.
Néanmoins, si la prochaine vente connaît le même sort, le montant du prix
d'ouverture pourrait être révisé à la baisse, après la désignation d'un autre
expert pour l'évaluation de cette structure hôtelière cinq étoiles, située dans
le quartier d'El-Barki (Fellaoucen).
L'hôtel est composé de 260
chambres et 21 suites, une suite présidentielle de 300 m², une salle de
réception, un restaurant et dépendances, le tout bâti sur huit étages et un
sous-sol, sur une surface globale de 10.000 mètres carrés. L'hôtel dispose
aussi de deux salles de conférences, une résidence VIP de grand standing (le
Château), ainsi que plusieurs infrastructures de détente, dont une piscine et 3
courts de tennis.
L'hôtel, pour rappel, avait été
au centre d'une affaire d'escroquerie en relation avec un « investisseur »
italien, Mario Roncali, concernant l'achat de l'hôtel moyennant un chèque sans
provision de 50 milliards de centimes comme avance par cet homme d'affaires.
Mais l'affaire ne s'est pas limitée à cette transaction entachée d'infractions
et de vices de forme (émission de chèque sans provision, transfert frauduleux
de fonds d'un compte CPA vers un compte personnel à la Société Générale par
endossement de chèques, usage à mauvais escient d'une franchise fiscale de 1,3
milliard de dinars accordée par l'ANDI, vol et abus de confiance, entre
autres). Selon une source judiciaire de l'époque, le ressortissant italien,
Mario Roncali, avait fait l'objet d'une plainte pour abus de confiance,
émission de chèque sans provision et vol, déposée par le propriétaire de
l'hôtel Hayat Regency auprès du parquet d'Es-Sénia près la Cour d'Oran. Depuis,
Mario Roncali n'avait plus donné signe de vie. En effet, convoqué par la
Gendarmerie nationale (section de recherche) suite à la plainte du propriétaire
pour émission de chèque sans provision d'un montant de 500 millions de dinars,
qui devait représenter une avance de 10% sur le prix de vente de l'hôtel,
l'Italien avait demandé qu'on lui permette d'aller à son pays pour pouvoir
régler la situation en procédant à un virement bancaire. Depuis, il n'est plus
revenu. Le propriétaire récupère par la suite son hôtel et s'est retrouvé
chargé de dettes : factures impayées d'électricité, d'eau, de téléphone,
d'assurances, de fournitures, non-paiement d'impôts, plusieurs mois de salaires
impayés pour le personnel de l'hôtel, dégradation de plusieurs compartiments de
l'établissement et même vol d'équipements.
A noter que la réalisation et
l'équipement du Hayat Regency avaient coûté quelque 700 milliards de centimes
et avait été réalisé grâce un crédit à long terme de la banque CPA; et, de ce
fait, tous les mouvements de fonds liés à cet établissement doivent rester
confinés au CPA et soumis à son regard.
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Posté Le : 08/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Mazari
Source : www.lequotidien-oran.com