En dépit des assurances des organisations professionnelles des boulangers sur la disponibilité du pain durant l'Aïd, avec, entre autres, l'ouverture de deux sur trois boulangeries par quartier, ce produit a, comme à l'accoutumée, cruellement manqué au point où les marchands informels n'ont pas raté l'occasion pour imposer leur diktat.
La tension a été perceptible dès mercredi, journée précédant la nuit du doute, où les quelques boulangeries qui ont ouvert ont été littéralement prises d'assaut par les consommateurs.
Devant une telle demande, les boulangers ont dû rationné leurs ventes afin de satisfaire le maximum de clients.
Une fois de plus, il apparaît clairement que l'emprise des représentations professionnelles des boulangers en particulier est très minime et que les membres de cette corporation, qui s'inscrit dans une logique de service public, ne mettent en avant que leurs droits tels l'augmentation du prix de la baguette ou des allègements fiscaux, entre autres, oubliant leurs devoirs de satisfaire les besoins de la population.
Une question se pose dès lors au sein de cette dernière: sur quelle base ces associations avancent chaque année que les boulangers assureront leur mission, alors qu'il est connu du commun des mortels que 90% de la main-d'œuvre quittent la ville pour aller célébrer les fêtes parmi leurs familles?
Pour les citoyens, la solution idéale serait de réhabiliter les métiers du pain au sein de la jeunesse urbaine à travers des formations et une revalorisation des conditions, une optique loin d'être réalisable dans les conditions actuelles.
Au premier jour de l'Aïd, les rares boulangeries à avoir ouvert ont été inondées de clients venant d'autres quartiers et dès 10h, il était difficile de trouver la moindre baguette. Dès lors, les marchands ambulants prennent place à proximité des marchés, comme celui des Aurès, ou investissent certaines places comme celle de Gambetta, qui devient un grand souk du pain.
Les consommateurs savent pertinemment que les prix sont exagérés, mais pas au point où ils atteignent le triple et ce, pour du pain rassis.
Place Gambetta, 19h, les marchands de pain exposent des quantités inimaginables de pain et le prix est de 50 DA, alors que le pain traditionnel est fixé à 70 DA avec en plus une qualité qui laisse à désirer.
On apprend que tous ces marchands s'approvisionnent chez un boulanger d'un quartier avoisinant qui livre toute sa production et n'ouvre son magasin que pour la forme.
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Posté Le : 11/08/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : S. C.
Source : Le Quotidien d'Oran du dimanche 10 août 2013