L'affaire du groupe TPL refait surface avec le procès en appel prévu
aujourd'hui devant la cour d'Oran. Près de quatre mois après le jugement rendu
par le tribunal de première instance d'Oran, ce dossier revient devant la
justice dans un contexte particulier marqué par un débat de fond centré autour
de la nouvelle disposition relative à la dépénalisation des actes de gestion. Le 1er
février, pour rappel, des peines entre 18 mois de prison et 3 ans de prison
ferme avaient été prononcées contre dix cadres de cette entreprise publique de
transformation de produits longs, issue de la restructuration de l'ex-SNS de la sidérurgie. Le P-DG du groupe, le directeur
financier et le président de la commission d'évaluation des offres relative au
marché au cÅ“ur de cette affaire avaient écopé de 3 ans
d'emprisonnement.
Les autres mis en cause avaient été, quant à eux, condamnés à 18 mois de
prison ferme, assortis de lourdes amendes, ainsi que des dommages et intérêts. Les
accusés avaient aussitôt fait appel. Le parquet avait lui aussi usé de son droit
de recours, lui qui avait requis entre 4 et 5 ans d'emprisonnement contre les
accusés, dont des responsables de la filiale Ouest de ce groupe spécialisé dans
la fabrication du rond à béton, le fil à machine et le treillis soudé et ceux
d'autres filiales du holding SGP Tran-Solv, et ce, en
leur qualité de membres de la commission d'évaluation des offres relative au
marché d'approvisionnement en matière première, l'épicentre de cette affaire. Les
dix accusés étaient poursuivis pour « tentative de passation de marché
contraire à la réglementation (le code des marchés publics en l'occurrence)». La
transaction a trait à l'approvisionnement de TPL en fer en vue de sa
transformation, notamment en produits d'armature de béton. L'enquête
préliminaire a été déclenchée sur la base d'informations provenant d'une source
anonyme sur un marché «douteux» qui allait être conclu par la SARL TPL avec un
fournisseur espagnol, Mégasa.
En clair, il est reproché à ces gestionnaires d'avoir «sciemment et sans
motif valable» déclaré infructueux un premier appel d'offres, obtenu par un
opérateur belge Unisteel, pour ensuite lancer un
second qui a été attribué au final à l'opérateur espagnol Mégasa,
lequel n'a pas soumissionné pourtant dans l'appel initial. En d'autres termes, selon
l'accusation, le chemin tortueux suivi dans l'octroi de ce marché n'est qu'un
tour de passe-passe visant à évincer le soumissionnaire lauréat pour le
remplacer par un autre «tout indiqué» via un traitement de faveur. La défense, quant
à elle, par la voix de Me Belbarr El-Houari,
a axé sa plaidoirie sur un point de droit, selon lequel « la SARL TPL est une EPE et
n'est pas concernée par l'obligation de passer par le Code des marchés publics
dans la conclusion de cette transaction commerciale financée à partir de ses
propres fonds et non du Trésor public».
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Posté Le : 25/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com