Oran - Journée mondiale des zones humides: La pollution menace les oiseaux migrateurs

 

La Journée mondiale des zones humides est célébrée le 2 février de chaque année, depuis 1997, et est consacrée à la sensibilisation des citoyens sur la protection des zones humides conformément à la convention de Ramsar, signée par 157 pays dont l'Algérie.

La Conservation des forêts d'Oran a élaboré un riche programme avec d'autres partenaires comme la direction de l'éducation pour organiser des visites guidées au profit des élèves des établissements scolaires de la wilaya sur la zone humide Oum Ghilaz dans la commune de Oued Tlélat.

La wilaya d'Oran est riche en zones humides qui jouent un rôle important dans les processus vitaux, entretenant des cycles hydrologiques accueillant poissons et oiseaux migrateurs.

Les zones humides sont détruites à un rythme sans précédent. L'une des conséquences majeures de cette dégradation environnementale est la baisse du nombre d'oiseaux migrateurs provenant d'Europe ou d'Afrique. Trouvant habituellement refuge dans ces lacs, les oiseaux migrateurs ont finalement préféré d'autres régions moins polluées.

«Ainsi et dans le cadre de l'opération de comptage annuelle des oiseaux migrateurs, la Conservation des forêts a recensé à ce jour près de 40.000 oiseaux et les prévisions sont de l'ordre de 60.000 oiseaux d'ici la fin de l'opération contre quelque 65.000 oiseaux recensés en 2018», a indiqué Mohamed Chami, président du réseau pour le dénombrement et de l'observation des oiseaux migrateurs.

A titre d'exemple, le nombre des flamants roses est passé de 35.000 en 2018 à 32.000 cette année, aussi quelques espèces protégées comme la poule d'eau ont disparu.

Le même responsable a ajouté que la campagne de dénombrement des oiseaux migrateurs a permis de constater un rejet massif des déchets industriels au niveau du lac Télamine, une zone humide classée Ramsar.

«Dans certains endroits, l'odeur suffocante des produits chimiques était difficile à supporter», a-t-il ajouté.

Le projet pour la construction d'une station d'épuration à proximité de ce site naturel a été gelé. Il a été remplacé par une proposition de construire des bassins de décantation. Beaucoup moins coûteuse, la solution des bassins de décantation serait en mesure de dépolluer le lac. Mais le projet peine toujours à voir le jour.

Oran compte huit zones humides s'étalant sur une superficie globale estimée à 45.000 hectares.


J. Boukraa